Climat, avortement, immigrationLes positions de Trump et Harris sur les grands thèmes de campagne
beko
3.11.2024 - 11:48
Les candidats à l'élection présidentielle américaine Kamala Harris (Démocrates) et Donald Trump (Républicains) défendent des points de vue très divergents sur de nombreux sujets qui font débat aux USA. Voici un aperçu de leurs positions sur les grands thèmes de la campagne électorale, sur la base des informations compilées sur les sites internet de campagnes des candidats, leurs discours et leurs débats.
03.11.2024, 11:48
ATS
Immigration
La fermeture des frontières et un stop à l'immigration aux USA figurent en tête des promesses du programme électoral de l'ex-président Donald Trump. Il souhaite entreprendre «la plus grande opération de déportation» de l'histoire américaine, car, selon lui, des millions de criminels sont entrés aux Etats-Unis au cours des années passées.
La façon dont il compte procéder toutefois n'est pas déterminée. Mais le républicain a affirmé qu'il comptait mobiliser la garde nationale, qui fait partie de l'armée américaine, dans cette ambition.
Kamala Harris promet aussi de mieux sécuriser les frontières américaines et évoque «un système migratoire défaillant» aux USA. En tant que vice-présidente, elle a déjà apporté son soutien à un plan de réformes de la sécurisation des frontières, qui prévoit notamment 1500 gardes-frontières supplémentaires.
Mais en dépit d'un soutien initial des Démocrates et des Républicains au parlement américain, la législation n'a pas encore été approuvée. Kamala Harris tient son rival Donald Trump responsable de ce blocage. Si elle devient présidente des Etats-Unis, elle souhaite soumettre à nouveau cette réforme au vote des députés.
Avortement
La démocrate Kamala Harris défend de longue date le droit à l'avortement dans son pays. Elle estime que c'est aux femmes de décider de leur corps, sans intervention de l'Etat. Elle s'oppose dont à une interdiction nationale de l'avortement. Si le Congrès adopte une loi pour restaurer le droit constitutionnel à l'avortement, elle promet de la signer.
Ce droit était garanti sur tout le territoire américain depuis les années 1970 par la célèbre jurisprudence «Roe V. Wade». Suite à une décision de 2022 par la Cour suprême de justice – aux nombreux juges conservateurs nommés par Donald Trump – renversant cette jurisprudence, de nombreux Etats américains conservateurs ont interdit les interruptions volontaires de grossesse.
Donald Trump s'est exprimé de manière variée sur l'avortement. Il se disait en faveur de ce droit reproductif initialement, mais a défendu par la suite une position plus conservatrice. Il soutient la décision des juges conservateurs de la Cour suprême, estimant qu'il revient désormais aux Etats fédérés américains de choisir la politique que leur population souhaite. Lors d'un débat, Donald Trump a cependant déclaré que l'avortement devrait être possible en cas de viol, d'inceste ou de danger pour la vie de la mère.
Politique internationale et diplomatie
En matière de politique étrangère, Israël s'est imposé comme un sujet important dans la campagne électorale. Donald Trump a exprimé à plusieurs reprises son soutien à Israël et a affirmé que la nouvelle guerre à Gaza n'aurait jamais commencé s'il avait été président. Il souhaite «reconstruire» un réseau d'alliés dans la région, selon son programme électoral.
Concernant l'invasion russe en Ukraine, le républicain a déclaré qu'il est dans l'intérêt des États-Unis que cette guerre cesse. Il dénonce cependant régulièrement les montants débloqués par Washington pour Kiev depuis 2022.
Il a maintes fois prétendu que s'il était réélu, il réglerait le conflit entre la Russie et l'Ukraine «en 24 heures» – sans jamais expliquer comment. Il a régulièrement mis en avant qu'il entretient une bonne relation avec le président russe Vladimir Poutine.
Donald Trump met l'intérêt américain au centre de la politique étrangère de son pays. Sur le plan commercial, il souhaite par exemple imposer des droits de douane supplémentaires aux importations étrangères, afin de protéger l'industrie américaine, notamment envers la Chine. En matière de défense, le candidat républicain insiste sur le fait que les alliés, comme la Belgique, doivent respecter leurs obligations d'investir dans la défense commune.
Kamala Harris pour sa part estime qu'Israël a le droit de se défendre, mais ajoute que la manière dont cela se fait est également importante. Trop de Palestiniens innocents ont perdu la vie, a-t-elle souligné. Elle promet de continuer à travailler pour un cessez-le-feu et la libération des otages du Hamas. Elle plaide pour une solution à deux États, où les Palestiniens auraient leur propre État à côté d'Israël.
La démocrate pense que les États-Unis, en tant grande puissance mondiale, ont un rôle à jouer sur le globe. Elle a promis de ne pas avoir de discussions amicales avec des autocrates comme le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, alors que Donald Trump a eu des rencontres avec le leader nord-coréen durant sa présidence.
Kamala Harris plaide pour un soutien continu à l'Ukraine et apporte son appui à l'Otan, dont fait partie la Belgique, car cela relève d'un intérêt stratégique pour son pays, selon elle. Une reddition ukrainienne serait dangereuse et inacceptable, selon la candidate.
Économie et fiscalité
Kamala Harris se présente comme une défenseuse de la classe moyenne américaine. Son programme fait état notamment de promesses de baisses d'impôts pour 100 millions d'Américains. La démocrate promet que personne avec des revenus de moins de 400'000 dollars par an ne devra payer plus d'impôts. Elle promet en outre des crédits d'impôt supplémentaires pour les familles avec de jeunes enfants et pour les petites entreprises qui se lancent.
Les promesses de Donald Trump en matière d'économie portent sur des tarifs douaniers. Une taxe sur les importations de produits étrangers devrait rapporter des milliards de dollars, selon le républicain. Il compte s'attaquer à l'inflation en augmentant notamment la production d'énergie domestique. Il promet aussi de ne plus imposer de taxes sur les pourboires dans le secteur de l'hôtellerie.
Climat
Donald Trump, qui a par le passé estimé que le réchauffement climatique était un «canular», souhaite renverser une série de législations en faveur du climat introduites par l'administration Biden. Elles auraient, selon lui, alimenté l'inflation. Il souhaite aussi que les USA se retirent de l'accord de Paris sur le climat, ce qui faisait aussi partie de ses promesses de campagne pour son précédent mandat. Il veut aussi supprimer les restrictions à la production énergétique américaine, notamment avec les énergies fossiles.
Kamala Harris promet de s'appuyer sur les travaux déjà entrepris sous l'administration démocrate pour lutter contre la crise climatique. Elle souhaite notamment renforcer la protection contre les catastrophes climatiques et traduire les pollueurs en justice. Elle plaide pour une coopération mondiale sous un «leadership climatique» américain.