Matignon La gauche se met d'accord sur une candidature au poste de Premier ministre

AFP

23.7.2024

En France l'alliance des partis de gauche arrivée en tête aux législatives s'est entendue mardi pour proposer à Emmanuel Macron une haute fonctionnaire inconnue du grand public pour le poste de Première ministre, mais le chef de l'Etat a affirmé dans la foulée que cette coalition n'avait «pas de majorité» à l'Assemblée, rejetant de facto cette candidature.

Cette candidate surprise, issue de la société civile, a déclaré à l'AFP avoir parmi ses «grandes priorités» l'«abrogation de la réforme des retraites» d'Emmanuel Macron (archives).
Cette candidate surprise, issue de la société civile, a déclaré à l'AFP avoir parmi ses «grandes priorités» l'«abrogation de la réforme des retraites» d'Emmanuel Macron (archives).
Franceinfo

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Lucie Castets, 37 ans, est engagée dans les «luttes associatives pour la défense et la promotion des services publics», mais aussi «dans le combat d'idées contre la retraite à 64 ans» et elle est une «haute fonctionnaire ayant travaillé à la répression de la fraude fiscale et de la criminalité financière», a précisé dans un communiqué le Nouveau Front Populaire (NFP), une alliance de gauche arrivée en tête des élections il y a près de trois semaines.

«Le Président de la République ne doit plus tergiverser. Il doit la nommer et respecter les règles de la démocratie. Le pays est impatient de voir sa décision s'appliquer !», a affirmé dans la foulée la clivante figure de proue du parti La France Insoumise (gauche radicale, LFI) Jean-Luc Mélenchon, membre de la coalition de gauche, sur le réseau social X.

Cette candidate surprise, issue de la société civile, a déclaré à l'AFP avoir parmi ses «grandes priorités» l'«abrogation de la réforme des retraites» d'Emmanuel Macron - contestée par des manifestations massives, elle avait porté de 62 à 64 ans l'âge de départ en retraite -, ainsi qu'une «grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part».

Elle a aussi affirmé avoir pour priorité une «amélioration du pouvoir d'achat» par la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la «fin de la régression des services publics».

«Pas de majorité», proposition rejetée

«J'ai accepté la proposition en toute humilité mais avec beaucoup de conviction», a-t-elle expliqué.

Mais le président français Emmanuel Macron a martelé mardi, lors d'un entretien en direct en début de soirée, que le Nouveau Front populaire n'avait «pas de majorité» à l'Assemblée, rejetant de facto la proposition de la gauche de nommer Lucie Castets à la tête du gouvernement.

«Il est faux de dire que le Nouveau Front populaire aurait une majorité, quelle qu'elle soit», a affirmé le président sur France 2, France Inter et franceinfo.

«La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays», a-t-il ajouté.

Pas de nouveau gouvernement avant la fin des JO

M. Macron a aussi affirmé qu'il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques, «mi-août», car cela «créerait un désordre» pendant cet événement sportif planétaire organisé à Paris (26 juillet-11 août).

Après 16 jours de négociations qui ont failli faire imploser l'union de la gauche, les partenaires du NFP - socialistes, écologistes, LFI - ont enfin réussi à s'accorder sur un nom mardi. Le NFP revendique le poste de Premier ministre depuis qu'il est arrivé en tête du second tour des élections législatives le 7 juillet, - devant le camp présidentiel, arrivé deuxième, et l'extrême droite, troisième -, mais sans majorité absolue.

Mme Castets est inconnue du grand public. Actuellement directrice des finances et des achats de la municipalité parisienne, c'est l'une des figures de proue d'un collectif nommé «Nos services publics», résolument opposé à la politique du gouvernement sortant pour la fonction publique.

© Agence France-Presse