Criminalité La cheffe de fedpol avertit contre des moyens réduits de la police

gg, ats

17.1.2025 - 12:40

Nicoletta della Valle, future ex-cheffe de Fedpol, a tiré le bilan de ses dix ans en fonction. Il reste encore beaucoup à faire pour combattre la criminalité (archives).
Nicoletta della Valle, future ex-cheffe de Fedpol, a tiré le bilan de ses dix ans en fonction. Il reste encore beaucoup à faire pour combattre la criminalité (archives).
ATS

La directrice sortante de l'Office fédéral de police (fedpol) Nicoletta della Valle a mis en garde contre la réduction financière pour la sécurité intérieure. «Toutes les polices, les procureurs et les enquêteurs manquent de moyens», a-t-elle dit peu avant son départ.

Keystone-SDA, gg, ats

Tant que les citoyens ne ressentent pas le danger que représentent les organisations criminelles, il n'y a pas de pression publique pour augmenter l'argent mis à disposition des policiers, a avancé Mme della Valle vendredi devant les médias. A l'étranger, la politique n'a réagi qu'après «les premiers morts dans les rues».

La politique ne freine pas le travail de la police de manière consciente, a-t-elle précisé. «Il y a d'autres priorités que la sécurité intérieure», a dit celle qui ne voudrait pas être à la place des politiciens qui doivent prendre des décisions.

La cheffe sortante de fedpol a répété ce qu'elle a elle-même qualifié de «phrase standard» au cours des dix dernières années à son poste: «Je travaille avec les moyens qu'on me donne», soit 308 millions de francs par an, ce qui correspond au coût d'un avion de combat F-35 et demi.

Et de souligner qu'elle ne veut pas monter l'armée contre la police. Le fait est que ses collaborateurs effectuent chaque année l'équivalent de 100 postes à plein temps en heures supplémentaires. «Si on presse le citron trop fort, les collaborateurs vont nous quitter.»

Améliorer l'échange intercantonal

Pour pouvoir lutter efficacement contre les deux principaux points chauds – le terrorisme et le crime organisé -, il faut notamment améliorer l'échange d'informations entre les autorités, selon Mme della Valle. «Aujourd'hui, en Suisse, la police ne sait pas ce que la police sait», a-t-elle déclaré.

L'échange national de données policières appelé Polap n'en est qu'à ses débuts et il y a des questions ouvertes avec les cantons. «Actuellement, nous avons un meilleur échange avec les autorités de l'espace Schengen qu'à l'intérieur de la Suisse.»

En matière de lutte contre le blanchiment d'argent, la situation est également difficile, a indiqué Mme della Valle. Elle n'est pas sûre que la révision de la loi prévue aboutisse.

En conclusion, celle qui part au 31 janvier prochain a dit qu'elle n'était pas résignée à quitter son poste en raison des nombreux dossiers en suspens. «Mais je me permets de nommer les choses telles qu'elles sont, ce qui ne fait pas rire tout le monde de la même manière.»