Conflit en UkraineL'Otan rejette une exigence russe
ATS
16.12.2021 - 14:21
16.12.2021, 14:21
16.12.2021, 14:58
ATS
L'Otan a opposé jeudi une fin de non-recevoir à Moscou sur l'exigence de renoncer à l'adhésion de l'Ukraine. Elle a insisté sur l'importance de son partenariat avec Kiev.
«Nous ne ferons aucun compromis sur le droit de l'Ukraine à choisir sa propre voie, nous ne ferons aucun compromis sur le droit de l'Otan à protéger et à défendre tous les alliés et nous ne ferons aucun compromis sur le fait que l'Otan a un partenariat avec l'Ukraine», a affirmé le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Il s'exprimait après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky au siège de l'Alliance à Bruxelles.
«Depuis 2014, depuis le début de la guerre, la Russie a poussé l'Ukraine vers l'Otan et aujourd'hui elle est en train de paver le chemin difficile de son adhésion», a pour sa part déclaré le président ukrainien.
Crainte d'invasion
La Russie est actuellement soupçonnée en Occident de préparer une nouvelle invasion de l'Ukraine et de déployer des forces considérables à leur frontière commune.
Moscou a remis mercredi une liste de «propositions» sur les garanties juridiques réclamées aux Alliés à la secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée de l'Europe, Karen Donfried, lors de son déplacement à Moscou.
Mme Donfield est arrivée jeudi à Bruxelles pour présenter ces propositions à l'Otan au cours d'une réunion avec les ambassadeurs des Etats membres, a-t-on appris de sources diplomatiques à l'Otan.
Adhésion promise, mais
L'adhésion a été promise à l'Ukraine et à la Géorgie lors du sommet de l'Otan à Bucarest en 2008, malgré les mises en garde de la France et de l'Allemagne. Mais l'entrée d'un nouveau membre doit être approuvée à l'unanimité, a rappelé Jens Stoltenberg.
Alliance défensive, l'Otan n'est pas intervenue lors de l'intervention militaire de la Russie en Géorgie en 2008, ni lors de l'annexion de la Crimée en 2014. L'article 5 ne vaut que pour les membres, pas pour les pays partenaires, expliquent les Alliés.
Le président ukrainien est conscient de cette règle. «Si notre armée échoue, cela aura des conséquences pour tous les membres de l'Otan, parce que l'Ukraine est un avant-poste», a-t-il souligné.
Volodymyr Zelensky n'a pas caché sa déception après avoir rencontré mercredi les dirigeants de l'UE, dont 21 sont membres de l'Otan. «Beaucoup de dirigeants européens ne comprennent généralement pas ce qui se passe à nos frontières», a-t-il déploré après avoir réclamé en vain l'adoption de sanctions préventives contre Moscou.
Les dirigeants de l'UE réunis en sommet à Bruxelles jeudi vont discuter de différentes options pour réagir à une éventuelle nouvelle intervention militaire russe en Ukraine. Il vont également renouveler les sanctions économiques déjà en vigueur depuis 2014.
«Des sanctions sont déjà en vigueur et nous sommes prêts à en ajouter d'autres si nécessaire», a assuré mercredi soir Charles Michel, le président du Conseil européen.