«L'idéal de l'Amérique est entre vos mains» Biden adresse une lettre testamentaire aux Américains

ATS

15.1.2025 - 18:04

L'âme de l'Amérique reste «en jeu», reconnaît Joe Biden, qui prononcera mercredi son discours d'adieux au pays, dans un message aux Américains mêlant fierté du devoir accompli et appel à la vigilance avant le retour de Donald Trump au pouvoir.

L'âme de l'Amérique reste «en jeu», reconnaît Joe Biden, qui prononcera mercredi son discours d'adieux au pays, dans un message aux Américains mêlant fierté du devoir accompli et appel à la vigilance avant le retour de Donald Trump au pouvoir.
L'âme de l'Amérique reste «en jeu», reconnaît Joe Biden, qui prononcera mercredi son discours d'adieux au pays, dans un message aux Américains mêlant fierté du devoir accompli et appel à la vigilance avant le retour de Donald Trump au pouvoir.
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«Je me suis porté candidat à la présidence parce que je pensais que l'âme de l'Amérique était en jeu. Notre essence même était en jeu. C'est encore le cas», constate le président sortant dans une lettre à ses compatriotes divulguée par la Maison Blanche, avant qu'il ne prononce à 20h00 locales (jeudi 02h00 heure suisse) une allocution solennelle depuis le Bureau ovale.

Lorsqu'il rendra lundi à son rival républicain les clés de la Maison Blanche, qu'il lui avait enlevées de haute lutte il y a quatre ans, le démocrate de 82 ans vivra une suprême humiliation.

En 2019, Joe Biden avait assuré que Donald Trump «resterait dans l'histoire comme une aberration passagère».

Mais c'est sa présidence à lui qui fait pour le moment figure d'anomalie, ou d'ultime hoquet d'une époque révolue, dans une Amérique en proie à de violentes mutations politiques, culturelles et économiques.

«L'idéal de l'Amérique est entre vos mains», met encore en garde Joe Biden dans cette lettre testamentaire publiée mercredi, qui ne contient pas le nom de Donald Trump.

Mais il l'évoque de manière implicite, en rappelant qu'à son arrivée au pouvoir, en janvier 2021, les Etats-Unis étaient non seulement en proie à la pandémie et à une violente crise économique, mais aussi confrontés à «la pire attaque contre la démocratie depuis la guerre de Sécession».

Joe Biden avait prêté serment quelques jours après l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, qui refusaient de reconnaître la défaite de leur champion à la présidentielle.

Le procureur spécial Jack Smith a depuis conclu que le républicain aurait été condamné pour tentatives illicites d'inverser les résultats du scrutin de 2020 s'il n'avait pas été de nouveau élu en novembre.

Donald Trump a qualifié ces conclusions de «mensongères», traitant leur auteur de «cinglé».

«Privilège de ma vie»

Joe Biden, président impopulaire qui n'a jamais pu lever les inquiétudes sur son âge ni déjouer l'attrait de la rhétorique populiste de Donald Trump, veut défendre son bilan.

«Aujourd'hui notre économie est la plus forte du monde», écrit celui qui laisse à son successeur une croissance robuste et un chômage très faible.

«L'inflation continue à baisser», poursuit-il, à l'issue d'un mandat marqué par une très forte hausse du coût de la vie, qui l'a lourdement pénalisé sur le plan politique.

Joe Biden souligne aussi que la criminalité violente est au plus bas depuis cinquante ans, avant de céder la place à Donald Trump, qui décrit l'Amérique comme un pays ravagé par l'insécurité.

«Servir ce pays pendant cinquante ans a été le privilège de ma vie», conclut celui qui a été sénateur, vice-président puis président et qui a longtemps cru qu'il pourrait à nouveau battre Donald Trump.

«J'ai donné ma vie et mon âme à notre nation», assure encore Joe Biden, qui s'est attaché depuis l'élection du 5 novembre à assurer une transition ordonnée avec celui qu'il avait pourtant qualifié publiquement de «danger pour la démocratie».

Dans une interview parue mercredi dans le Washington Post, son épouse Jill Biden, alliée indéfectible de son époux face à de nombreuses tragédies familiales comme face aux épreuves politiques, déclare: «J'espère que (les Américains) se souviendront de Joe comme d'un président fort, plein d'empathie, intègre et droit».

Avant d'ajouter, comme si elle n'y croyait pas vraiment: «Parce que la droiture, c'est bien ce qui compte le plus, n'est-ce-pas?»

Le président démocrate avait décidé au printemps 2023 de se représenter face à Donald Trump.

Il s'est finalement retiré au début de l'été, cédant la place à la vice-présidente Kamala Harris, qui a été nettement battue lors de l'élection présidentielle.