Afghanistan L'armée américaine «sécurise» l'aéroport de Kaboul

ATS

16.8.2021 - 03:10

L'armée américaine a «sécurisé» lundi l'aéroport de Kaboul, où a été regroupé le personnel de son ambassade dans l'attente d'être évacué après la prise-éclair de la capitale afghane par les talibans. Le drapeau américain a été retiré de l'ambassade.

Un Chinook américain survolant l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul.
Un Chinook américain survolant l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul.
ATS

«Nous pouvons confirmer que l'évacuation en toute sécurité de tout le personnel de l'ambassade est maintenant terminée», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat. «Tout le personnel de l'ambassade se trouve dans l'aéroport international Hamid Karzai, dont le périmètre est sécurisé par l'armée américaine», a-t-il ajouté.

«Au cours des prochaines 48 heures, nous aurons étendu notre présence de sécurité à près de 6000 militaires avec une mission centrée uniquement sur la facilitation de ces efforts et qui prendra en charge le contrôle aérien», a-t-il précisé.

Lundi «et au cours des prochains jours, nous allons transférer hors du pays des milliers de citoyens américains qui résidaient en Afghanistan, ainsi que des employés locaux de la mission américaine à Kaboul et leurs familles, ainsi que d'autres Afghans particulièrement vulnérables», selon le texte.

Le président afghan en fuite

De nombreux autres diplomates et ressortissants étrangers ont également été évacués à la hâte de Kaboul dimanche. La Suisse, qui ne dispose pas d'ambassade en Afghanistan, a fermé temporairement son bureau de coopération dans la capitale afghane.

Quatre membres de la représentation suisse ont été évacués à bord d'un avion américain, avec 40 employés de l'ambassade d'Allemagne. Ils ont atterri à Doha, au Qatar. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi à 16h00 (heure en Suisse) pour débattre de la situation en Afghanistan.

L'Afghanistan se trouve désormais aux mains des talibans après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger dimanche du président Ashraf Ghani, qui a reconnu leur victoire au terme d'une guerre de près de 20 ans. «Les talibans ont gagné», a-t-il déclaré. Il se trouverait au Tadjikistan.

Au même moment, les insurgés islamistes célébraient une victoire militaire aussi rapide que totale en investissant le palais présidentiel à Kaboul.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur des talibans, a salué la victoire du mouvement islamiste. «A présent, nous devons montrer que nous pouvons servir notre nation et assurer la sécurité et le confort dans la vie», a-t-il dit.

Vent de panique à Kaboul

L'entrée redoutée des combattants a provoqué un vent de panique dans la capitale Kaboul, où des milliers d'habitants s'efforçaient de fuir, s'agglutinant notamment à l'aéroport, où des scènes de chaos ont été rapportées.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos apparemment tournées à l'aéroport faisaient état de scènes de cohue avec des foules énormes envahissant le tarmac dans l'espoir de monter à tout prix à bord d'un avion pour fuir le pays.

D'autres images montraient des groupes de combattants talibans lourdement armés patrouillant dans les grandes villes, brandissant des drapeaux blancs et saluant la population. La peur régnait aussi parmi les dizaines de milliers de personnes réfugiées à Kaboul ces dernières semaines pour fuir les violences dans leur région.

La débâcle est totale pour les forces de sécurité afghanes, pourtant financées pendant 20 ans à coups de centaines de milliards de dollars par les États-Unis. En dix jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes étrangères, notamment américaines, a pris le contrôle de quasiment tout l'Afghanistan.

Il a mené cet assaut victorieux 20 ans après en avoir été chassé par une coalition menée par les États-Unis d'Amérique en raison de son refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.