Jacques Chirac lors de ses adieux à l'Elysée en 2007.
Jacques Chirac et son épouse Bernadette en novembre 2013.
Jacques Chirac avait surpris en disant qu'il voterait pour François Hollande, Corrézien comme lui.
Jacques Chirac lors de sa visite d'Etat en Suisse en octobre 1998, aux côtés de l'ancien conseiller fédéral Flavio Cotti.
Jacques Chirac est décédé
Jacques Chirac lors de ses adieux à l'Elysée en 2007.
Jacques Chirac et son épouse Bernadette en novembre 2013.
Jacques Chirac avait surpris en disant qu'il voterait pour François Hollande, Corrézien comme lui.
Jacques Chirac lors de sa visite d'Etat en Suisse en octobre 1998, aux côtés de l'ancien conseiller fédéral Flavio Cotti.
L'ancien président de la République française Jacques Chirac s'est éteint jeudi matin à l'âge de 86 ans. Il aura été un acteur omniprésent de quatre décennies de la vie politique française et internationale. Les hommages ont afflué toute la journée.
L'ancien chef de l'Etat s'est éteint «dans la matinée, à son domicile» de la rue de Tournon (VIe arrondissement), «très paisiblement, sans souffrir, et entouré de sa famille», a déclaré son gendre Frédéric Salat-Baroux. Une journée de deuil national se tiendra lundi et un service solennel lui sera rendu ce jour-là à 12h00 dans l'église Saint-Sulpice à Paris, a annoncé l'Elysée.
Le président Emmanuel Macron s'est adressé à 20h00 au pays dans une allocution télévisée, rendant hommage à «un homme d'Etat que nous aimions autant qu'il nous aimait». «Jacques Chirac était un grand Français, libre» qui était «un «amoureux taiseux de notre culture» et qui «aimait profondément les gens», a souligné le chef de l'Etat. «Jacques Chirac était un destin français», a-t-il ajouté.
Le palais de l'Elysée devait en outre exceptionnellement ouvrir ses portes jeudi soir à partir de 21h00, jusqu'à dimanche inclus, «afin que les Français qui le souhaitent puissent exprimer leurs condoléances», a ajouté la présidence.
«Un combattant»
Les hommages ont afflué aussitôt après l'annonce du décès de celui qui présida la France pendant douze ans (1995-2007), apogée d'une vie tout entière consacrée au pouvoir, avant d'affronter la maladie pendant de longues années. «C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui», a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur immédiat à l'Elysée, tandis que François Hollande saluait «un combattant» qui «avait su établir un lien personnel avec les Français».
De l'étranger, la chancelière allemande Angela Merkel a salué «un formidable partenaire et ami», et le président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a considéré qu'«aujourd'hui, l'Europe perd une de ses figures de proue, la France un grand homme d'État et moi un ami fidèle».
Dans le monde politique français, une minute de silence a été observée à l'Assemblée nationale, ainsi qu'au Sénat, où le décès a été annoncé en séance. Le premier ministre Edouard Philippe s'est dit «très ému et un peu nostalgique», «comme tous les Français», parlant d'«un homme qui a compté dans la vie du pays».
«Paris est en deuil», a assuré Anne Hidalgo, maire de la capitale qu'il avait dirigée pendant 18 ans. De nombreux badauds ont convergé depuis la mi-journée dans la rue de Tournon, qui donne sur le Sénat. La Tour Eiffel devait s'éteindre à partir de 21h00 en hommage à l'ex-président.
Succès brillants et échecs cuisants
La longévité de Jacques Chirac, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond. Celui qui n'apparaissait plus en public depuis plusieurs années fut deux fois président de la République, deux fois premier ministre, trois fois maire de Paris, fondateur et chef de parti, ainsi que ministre à répétition à partir de l'âge de 34 ans.
Ses mandats élyséens resteront marqués par son «non» à la deuxième guerre d'Irak, par la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d'alarme («notre maison brûle») face à la dégradation de l'environnement, et une première victoire importante sur la mortalité routière.
Jacques Chirac était parvenu à conquérir l'Elysée – rêve d'une vie pour ce fils unique – en 1995, après deux défaites (1981 et 1988). En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l'a frappé deux ans plus tôt, il doit voir triompher Nicolas Sarkozy, pour lequel il est loin de manifester la ferveur indéfectible de son épouse Bernadette. «Perte de mémoire», «absences», surdité : Jacques Chirac apparaîtra ensuite de plus en plus rarement en public.
Populaire, mais à l'image abîmée
La dernière sortie publique de Jacques Chirac remonte à novembre 2014, au Musée du Quai-Branly consacré aux Arts premiers, et qui porte depuis son nom. L'ancien président, affaibli mais souriant, était aux côtés de l'un de ses successeurs, François Hollande. Ironie de l'histoire, l'ancien chef du RPR avait indiqué trois ans plus tôt qu'il allait voter pour le socialiste à la présidentielle, contre le sortant Sarkozy.
Particulièrement populaire depuis qu'il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs. En 1988, il avait été sèchement battu par François Mitterrand et son épouse Bernadette s'était désespérée que «les Français n'aiment pas (son) mari». Neuf ans plus tard, la dissolution qui devait conforter sa majorité à l'Assemblée avait provoqué une humiliante déroute de la droite.
Enfin, c'est sur le terrain judiciaire que l'animal politique s'était abîmé: protégé par l'immunité attachée au mandat présidentiel, il avait été rattrapé par les juges après son retrait de la politique. En 2011, il avait été le premier ancien chef de l'État condamné au pénal, à deux ans d'emprisonnement avec sursis, pour une affaire d'emplois fictifs à la Mairie de Paris.
Il a eu deux filles, Laurence, anorexique depuis sa jeunesse et décédée en avril 2016, et Claude, qui fut sa conseillère en communication et lui a donné son seul petit-fils, Martin, aujourd'hui âgé de 23 ans.
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