Escalade Israël bombarde à nouveau intensément le sud du Liban

ATS

22.9.2024 - 00:32

Des dizaines d'avions de combat israéliens ont mené des bombardements intenses samedi soir dans le sud du Liban, fief du Hezbollah. Le raid a été lancé au lendemain d'une frappe d'Israël qui a décapité l'unité d'élite du mouvement libanais, faisant au total 37 morts.

Selon l'armée israélienne, des dizaines d'avions sont engagés dans des opérations au sud du Liban.
Selon l'armée israélienne, des dizaines d'avions sont engagés dans des opérations au sud du Liban.
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Cette escalade, qui fait craindre une guerre à grande échelle, a poussé le premier ministre libanais Najib Mikati à annuler son déplacement à l'ONU à New York en appelant «à la fin des terribles massacres israéliens».

Face à «la nature imprévisible du conflit en cours», les Etats-Unis ont «exhorté» samedi leurs ressortissants au Liban à quitter le pays «tant que des options commerciales restent disponibles».

«Vaste attaque»

Le Hezbollah, puissant acteur politique et militaire au Liban, a ouvert un front avec le voisin israélien en «soutien» au Hamas, son allié, au lendemain du début de la guerre à Gaza déclenchée par une attaque d'une ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Depuis quelques semaines, Israël a multiplié les frappes et menaces contre le Hezbollah dont les tirs de roquettes contre le nord d'Israël, même si la grande majorité sont interceptées, ont contraint des dizaines de milliers d'habitants à fuir.

Maintenant la pression militaire, l'armée israélienne a annoncé samedi soir avoir «lancé une vaste attaque dans le sud du Liban après avoir identifié des préparatifs du Hezbollah pour tirer» sur Israël. «Des dizaines d'avions» sont engagés dans l'opération, selon elle.

Plus tôt, elle a affirmé avoir ciblé dans la même zone «des milliers de rampes de lancement» de roquettes «prêtes à être utilisées» pour tirer contre Israël.

Le mouvement libanais a lui dit avoir tiré des dizaines de roquettes vers des positions militaires dans le nord d'Israël. «Environ 90» selon Israël. La chute de roquettes a provoqué incendies et dégâts.

Bipeurs «piégés»

Coup sur coup cette semaine, le Hezbollah, un mouvement financé et armé par l'Iran, ennemi juré d'Israël, a été la cible de spectaculaires attaques. Mardi et mercredi, des appareils de transmission – bipeurs, talkies-walkies – utilisés par des membres du Hezbollah ont explosé dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban. Bilan: 39 morts et 2931 blessés, selon les autorités libanaises.

Le Hezbollah et Beyrouth ont accusé Israël qui n'a pas commenté. L'utilisation d'appareils «piégés» ayant l'apparence d'objets «inoffensifs» pourrait constituer un «crime de guerre», a dénoncé le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

Recherché par Washington

Vendredi, Israël a revendiqué une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth qui a fait au moins 37 morts, des commandants du Hezbollah mais aussi des civils dont des femmes et trois enfants, selon les autorités libanaises. Cette frappe a rasé un immeuble dans une zone densément peuplée.

Elle a, selon une source proche du Hezbollah, visé dans le sous-sol d'un immeuble une réunion du commandement de l'unité Radwan, force d'élite du mouvement, dont 16 membres ont été tués. Parmi eux, Ibrahim Aqil, le chef de l'unité, et Ahmed Mahmoud Wahbi, chargé d'opérations militaires jusqu'au début de cette année.

Ibrahim Aqil était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats anti-américains de Beyrouth en 1983. Il est le deuxième haut commandant militaire du Hezbollah éliminé par Israël depuis octobre 2023, après Fouad Chokr le 30 juillet, également dans une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth.

ATS