Guerre à GazaIsraël bombarde la bande de Gaza du nord au sud
hl
4.6.2024 - 12:57
Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie ont visé mardi la bande de Gaza du nord au sud. Israël poursuit sans répit son offensive contre le Hamas après l'annonce de la mort de quatre otages tués dans le territoire palestinien.
hl
04.06.2024, 12:57
04.06.2024, 12:59
ATS
Malgré les appels au cessez-le-feu venus du monde entier, les exigences contradictoires des deux camps semblent vouer à l'échec un plan présenté vendredi par le président américain Joe Biden, après bientôt huit mois de guerre. Israël a promis d'éliminer le Hamas, auteur de l'attaque sanglante du 7 octobre, tandis que le mouvement islamiste palestinien exige un cessez-le-feu total.
Près d'un mois après le début d'une offensive terrestre sur Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte dans le sud du territoire, présentée par Israël comme indispensable pour vaincre le Hamas, les combats ont repris dans d'autres secteurs.
Mardi, des frappes aériennes ont visé l'est et le centre de Rafah, selon des témoins et un responsable local. Un témoin a signalé des tirs d'artillerie à Khan Younès, une ville en ruines à quelques kilomètres de Rafah. Les bombardements ont fait au moins trois morts dans la ville de Gaza (nord), selon la défense civile, et quatre morts dans le camp palestinien de Bureij (centre).
«Pas d'alternative»
«J'exhorte toutes les parties à aboutir immédiatement à un accord pour parvenir à un cessez-le-feu et libérer les otages. Il n'y a pas d'alternative: tout retard coûte chaque jour des vies», a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.
Les pays du G7 ont dit appuyer «pleinement» le plan présenté par Joe Biden, proposé selon lui par Israël. Il prévoit un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Ce plan vise à établir un cessez-le-feu «permanent» dans une phase ultérieure, à condition que le Hamas «respecte ses engagements», selon M. Biden. Les Etats-Unis ont annoncé un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour le soutenir.
Proposition «incomplète»
Mais Israël a jugé cette proposition «incomplète». «Les allégations selon lesquelles nous avons accepté un cessez-le-feu sans que nos conditions soient respectées sont incorrectes», a déclaré lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Sous la pression de son opinion publique et de ses alliés d'extrême droite, M. Netanyahu a réaffirmé son intention de «détruire» le Hamas et d'obtenir la libération de «tous les otages» enlevés le 7 octobre.
Israël a appris lundi la mort de quatre des otages enlevés dans des kibboutz du sud du pays, probablement tués pendant les combats dans le secteur de Khan Younès et dont les corps sont toujours aux mains du Hamas, selon l'armée. «Ils auraient dû rentrer vivants dans leur pays et au sein de leur famille», a affirmé le Forum des familles d'otages.
«Echec» de la stratégie
En réaction à l'attaque du 7 octobre, Israël a déclaré la guerre au Hamas et lancé une offensive dans la bande de Gaza. Après plusieurs mois d'offensive au sol, les forces israéliennes sont entrées le 7 mai dans la ville de Rafah où s'étaient réfugiés 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU.
Cette offensive, qui a poussé un million de personnes à fuir à nouveau, a permis à l'armée de prendre le contrôle de secteurs stratégiques, comme le passage frontalier de Rafah avec l'Egypte et le couloir de Philadelphie, une route qui borde la frontière du côté palestinien.
Mais au fil des semaines, des combats ont repris dans plusieurs secteurs du nord et du centre de la bande de Gaza, que l'armée avait pourtant assuré contrôler, témoignant d'un «échec» de la stratégie israélienne, souligne Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes à l'Université de Tel-Aviv.
«Depuis janvier ou février, Israël a suivi une stratégie d'opérations très précises, limitées, au lieu de rester sur tout le territoire», a expliqué ce chercheur. «Cette stratégie a échoué», a-t-il ajouté.
Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l'offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l'Egypte, crucial pour l'entrée de l'aide internationale.