Gabriel Attal s'est engagé vendredi à «protéger les Français de tout gouvernement» comportant des ministres du Rassemblement national ou de La France insoumise, dans sa profession de foi pour la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale dont l'AFP a obtenu copie.
«Avec la dissolution et les élections législatives anticipées, nous avons frôlé la disparition», reconnaît également le Premier ministre dans ce texte, à la veille de son élection probable à la tête du groupe Renaissance qu'il proposera de rebaptiser «Ensemble pour la République».
«Je souhaite revoir intégralement nos méthodes et notre organisation, en tirant toutes les leçons acquises depuis 2017 et plus encore depuis 2022», affirme également le chef de campagne du camp présidentiel, dans une profession de foi qui ne mentionne jamais Emmanuel Macron.
Cette opposition à un gouvernement incluant des ministres insoumis avait déjà été partagée par les députés du groupe, dans un communiqué mercredi où ils se positionnaient pour une «coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement».
Trois blocs
M. Attal assure à ses collègues que leur groupe devra être «incontournable» et aura «vocation» à «contribuer à l'émergence de majorités de projets et d'idées», après des élections qui n'ont offert la majorité absolue à aucun des trois blocs de l'hémicycle.
«J'assumerai mes fonctions de Premier ministre tant que le devoir l'exigera. Je pourrai siéger sur vos bancs dès lors que le Président de la République aura accepté ma démission et qu'avec mon gouvernement, nous expédierons les affaires courantes», a par ailleurs écrit Gabriel Attal dans un message adressé à ses collègues, consulté par l'AFP.
Arrivé en tête, le Nouveau Front populaire revendique Matignon mais ne parvient pas, pour le moment, à s'entendre pour proposer un Premier ministre et une équipe gouvernementale. Le RN a précisé jeudi soir qu'il «censurera» tout gouvernement incluant des ministres LFI et écologistes.
«Choix d’unité»
Le Premier ministre est «officiellement candidat» à la présidence du groupe Renaissance et sera «probablement le seul», a indiqué l'ex-président du groupe Sylvain Maillard sur France 2. «Il sera choisi, désigné demain», a-t-il ajouté.
Le groupe Renaissance doit élire son président samedi entre 9H00 et 12H00, par vote électronique. «La fin des candidatures c'est tout à l'heure à midi, il est fort probable qu'il soit le seul candidat», a précisé le député de Paris, puisque, «dans un choix d'unité», Gérald Darmanin et Élisabeth Borne, dont les noms avaient circulé, ne se présenteront pas.
Pour la députée des Yvelines Aurore Bergé, qui avait occupé la fonction avant Sylvain Maillard, la candidature du Premier ministre est «évidemment légitime». «Il a été et il est encore le chef de la majorité», a-t-elle indiqué sur franceinfo.
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26.06.2024