Le point L'Ukraine bombardée, Poutine réunit son conseil de sécurité

ATS

10.10.2022 - 09:47

De «nombreuses villes» étaient bombardées en Ukraine lundi matin selon la présidence. Kiev est visée par les premières frappes depuis plus de 3 mois, alors que Vladimir Poutine s'apprête à réunir son conseil de sécurité, 2 jours après l'explosion sur le pont de Crimée

Une femme blessée par les bombardements russes à Kiev reçoit une aide médicale.
Une femme blessée par les bombardements russes à Kiev reçoit une aide médicale.
ATS

Keystone-SDA

La série de bombardements russe d'une ampleur inégalée depuis des mois contre de nombreuses villes d'Ukraine dont Kiev ont fait «des morts» selon le président Volodymyr Zelensky.

Outre la capitale, des frappes ont notamment été rapportées à Lviv, dans l'ouest, très loin de la ligne de front, ainsi qu'à Dnipro (centre) et Zaporijjia (sud). «Ils essaient de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la Terre», a réagi M. Zelensky sur les réseaux sociaux.

À Kiev, un journalistes de l'AFP a vu de nombreuses ambulances dans le centre-ville se diriger vers les lieux où trois fortes explosions ont été entendues vers 08h15 locales. De gros panaches de fumée noire étaient visibles. Deux nouvelles explosions ont ensuite retenti. La dernière frappe sur Kiev remontait au 26 juin.

Le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine convoquait lundi son conseil de sécurité, qui rassemble les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l'armée russes.

Pont détruit, revers pour Poutine

Dimanche, l'habitant du Kremlin a accusé Kiev d'avoir organisé l'explosion qui a partiellement détruit samedi le pont de Crimée reliant la Russie à la péninsule annexée, évoquant un «acte terroriste».

Le trafic automobile et ferroviaire avait repris partiellement quelques heures après la déflagration qui a fait trois morts et a été attribuée par les autorités russes à un camion piégé. L'explosion sur ce pont inauguré par Poutine en 2018 et symbole de l'annexion de la Crimée en 2014 constitue un nouveau revers pour la Russie au moment où ses forces sont en difficulté en Ukraine.

«Les auteurs, les exécutants et les commanditaires sont les services secrets ukrainiens», a assuré M. Poutine à l'issue d'une réunion avec le chef du Comité d'enquête russe, selon une vidéo diffusée par le Kremlin. «Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un acte terroriste visant à détruire une infrastructure civile russe d'importance critique».

Une Crimée «sans occupants»

Kiev n'a ni confirmé ni démenti son implication. Le président Volodymyr Zelensky s'est contenté d'ironiser dans une vidéo sur le temps «nuageux» samedi en Crimée – allusion probable à la fumée de l'incendie – «bien qu'il y faisait également chaud». Il a promis dans la même vidéo une Crimée «sans occupants».

M. Zelensky a également qualifié les militaires russes de «terroristes», après des frappes sur des immeubles d'habitation de Zaporijjia, ville du sud de l'Ukraine, qui ont fait au moins 13 morts et 89 blessés, trois jours après de précédents bombardements qui y avaient fait 17 morts.

«Aucun sens. Le mal absolu. Des terroristes et des sauvages. Depuis celui qui a donné cet ordre jusqu'à celui qui l'a exécuté», a écrit le président ukrainien sur son compte Telegram.

«Mercenaires étrangers» visés

Selon l'armée de l'air ukrainienne, quatre missiles de croisière, deux missiles tirés depuis des avions de chasse et d'autres missiles de type antiaérien ont été utilisés contre la ville.

L'armée russe a elle affirmé dimanche avoir mené des frappes avec des «armes de haute précision» contre des unités de «mercenaires étrangers» dans la région.

Centrale de Zaporijjia reconnectée

Non loin de là, la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, a été reconnectée au réseau électrique dimanche.

Par ailleurs, les services de sécurité russes (FSB) ont dénoncé dimanche une «augmentation considérable» des tirs ukrainiens visant des territoires russes frontaliers de l'Ukraine, dans lesquels selon eux une personne a été tuée et cinq ont été blessées au cours de la semaine écoulée.

Le gouverneur de la région de Koursk, Roman Starovoït, a accusé dimanche les forces ukrainiennes d'avoir bombardé le monastère Gornalski Saint-Nicolas à la frontière entre les deux pays, sans faire de victime.