Le Portugal a demandé lundi l'aide de ses partenaires européens pour lutter contre une série d'incendies qui ont fait jusqu'à présent deux morts et plusieurs blessés, brûlé des maisons et coupé des autoroutes dans le nord du pays.
Portugal : un village entouré par les flammes
Le petit village de Ribeira de Fraguas, au cœur de la zone touchée par les incendies qui frappent durement le nord du Portugal, a vécu une nuit agitée. Le village est entouré par les flammes, attisées par des vent violents et tourbillonnants.
17.09.2024
Un personne est morte carbonisée tandis qu'une autre a été victime d'une crise cardiaque, a indiqué aux médias locaux l'Autorité nationale de la protection civile.
L'une des victimes est un Brésilien de 28 ans qui travaillait pour une société forestière. Il aurait été piégé par les flammes alors qu'il tentait de récupérer des outils, selon un communiqué de la gendarmerie cité par l'agence Lusa.
Dimanche, un pompier volontaire qui combattait un incendie près d'Oliveira de Azeméis, dans la région d'Aveiro (nord), est mort «soudainement» pendant une pause repas, a informé le ministère de l'Intérieur.
5'000 pompiers
En fin d'après-midi, les feux de forêts mobilisaient sur l'ensemble du territoire plus de 5000 pompiers, aidés d'une quarantaine de moyens aériens, selon un bilan publié sur le site de la protection civile.
Les feux de forêt, qui ont fait aussi plusieurs blessés parmi les pompiers, ont également brûlé des maisons, coupé des routes et contraint à des évacuations préventives.
Les services de secours ont placé le pays en «situation d'alerte» entre samedi après-midi et mardi soir car le risque d'incendie est considéré «très élevé» ou «maximal» selon les régions, en raison des prévisions de températures élevées et de vents violents.
Le Portugal a «sollicité le soutien du mécanisme européen de protection civile» afin d'obtenir quatre paires d'avions amphibies pour venir à bout des flammes, alors que le pays dispose déjà d'une trentaine d'avions ou hélicoptères.
«Nous allons mobiliser en urgence huit avions de combat aux incendies», a annoncé sur le réseau social X la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en remerciant la France, la Grèce, l'Italie et l'Espagne pour leur «réaction rapide».
Le premier ministre portugais Luis Montenegro, qui a annulé ses engagements jusqu'à mardi, a indiqué dans un communiqué qu'il suivait «la coordination de la lutte contre les incendies» et qu'il restait «en contact avec ses partenaires européens».
Il a appelé en outre les populations des régions touchées par les feux à «suivre les instructions des services de sécurité».
Eté relativement calme
Les foyers les plus important faisaient rage surtout dans le nord et le centre du pays, notamment dans la région d'Aveiro, dans des villages proches de la commune d'Albergaria-a-Velha.
Le Portugal avait jusqu'ici connu un été relativement calme sur le front des incendies, avec une surface brûlée de 10'300 hectares jusqu'à fin août, soit un tiers de celle de 2023 et sept fois moins que la moyenne des 10 dernières années.
Après les incendies meurtriers de juin et octobre 2017, qui ont fait plus d'une centaine de morts, le pays ibérique a multiplié par dix l'investissement dans la prévention et doublé son budget de lutte contre les feux de forêt.
Les experts considèrent que la multiplication des vagues de chaleur, ainsi que leur durée et leur intensité croissantes, sont des conséquences du changement climatique.
La péninsule ibérique est fortement frappée par ce réchauffement climatique, tandis que les canicules ou les sécheresses qu'il provoque favorisent les feux de forêt.
ATS