Un témoin raconte «Tous les corps étaient déchiquetés»: scène d'horreur à Gaza

ATS

10.11.2024 - 15:32

La famille Allouche allait prendre son petit-déjeuner quand une frappe israélienne a touché sa maison aux petites heures du matin dimanche dans le nord de la bande de Gaza, laissant des corps «déchiquetés», raconte un des seuls proches encore en vie.

Des sauveteurs de la Croix-Rouge libanaise et des soldats de l'armée se rassemblent sur le site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Rasm El-Hadath dans la vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, le 10 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (Photo par Sam SKAINEH / AFP)
Des sauveteurs de la Croix-Rouge libanaise et des soldats de l'armée se rassemblent sur le site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Rasm El-Hadath dans la vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, le 10 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (Photo par Sam SKAINEH / AFP)
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Selon la Défense civile palestinienne, 13 enfants ont été tués dans une frappe sur une maison familiale qui a fait «au moins» 25 morts à Jabalia, l'une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien.

La bâtisse a été complètement rasée et transformée en un amas de pierres informe, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.

Le bombardement s'est produit aux alentours de 06h00 «à un moment où les habitants ici se réveillent et prennent leur petit-déjeuner», a témoigné un membre de la famille, Abdallah al-Najjar. «Il y a eu une grosse explosion au point que, quand on est arrivé, tous les corps étaient déchiquetés», a-t-il ajouté.

De son côté, l'armée israélienne a assuré avoir ciblé un site dans une zone de Jabalia «où des terroristes opéraient», représentant «une menace» pour ses troupes. «Avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour limiter le risque de blesser des civils», a affirmé un porte-parole militaire à l'AFP.

L'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une nouvelle offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher les combattants du Hamas d'y reprendre pied.

Femmes et enfants

«La maison servait de refuge aux gens lors de bombardements intenses», a ajouté Abdallah Al-Najjar sur le site de la frappe de dimanche. «Et là, ils sont tous morts. Il ne reste personne, seulement ma mère et moi.»

«Voici le pain qu'ils voulaient manger pour le petit-déjeuner», a-t-il dit en agitant un bout de pita. «Quel est l'intérêt d'un morceau de pain s'il n'y a ni sécurité ni paix?» Autour de lui, des volontaires déblayaient les décombres à mains nues. Une peluche de souris gisait parmi les pierres.

Enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang, les corps des victimes ont été transportés à bord d'une camionnette pour être enterrés dans un cimetière de Jabalia. «Les enfants, les femmes et les innocents représentent un vivier de cibles pour l'ennemi israélien», a commenté un voisin de la famille Allouche, Mohammed al-Barch.

Le Hamas a condamné le «massacre» de Jabalia dans un communiqué, affirmant que la maison de la famille Allouche «était remplie de plus de 50 civils innocents».

La majorité était des enfants et des femmes, y compris des personnes «qui avaient été déplacées de force par l'occupation depuis le camp de réfugiés de Jabalia», selon le mouvement.

La Défense civile palestinienne a aussi fait état dimanche d'une autre frappe israélienne sur une maison du quartier al-Sabra à Gaza-ville, aussi dans le nord, qui a fait cinq morts et des disparus.

Depuis le 7 octobre, plus de 43'600 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

ATS