Pénurie de carburant Dans le centre de la bande de Gaza, la «catastrophe» des eaux usées

ATS

16.7.2024 - 21:32

Des stations de pompage des eaux usées de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, ont cessé de fonctionner mardi, selon un communiqué de la mairie. Celle-ci redoute une «catastrophe» sanitaire en pleine guerre.

Un enfant tient un seau alors que des Palestiniens déplacés collectent de l'eau d'un réservoir dans un camp de fortune à Khan Younès.
Un enfant tient un seau alors que des Palestiniens déplacés collectent de l'eau d'un réservoir dans un camp de fortune à Khan Younès.
ATS

«La municipalité de Deir al-Balah annonce l'arrêt des stations [de pompage] des eaux usées en raison de l'épuisement des stocks de carburant nécessaire à leur fonctionnement», détaille la publication d'un comité d'urgence de la mairie.

Ces pénuries lui font craindre «une catastrophe sanitaire et environnementale pour plus de 700'000 personnes». Les installations en question servent à collecter les eaux usées et à les évacuer dans la mer.

Enclave privée d'électricité depuis 9 mois

Dévastée par la guerre, la bande de Gaza est privée d'électricité depuis plus de neuf mois. Deux jours après l'attaque du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre le 7 octobre, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avait annoncé qu'il imposait «un siège complet» à Gaza: «Pas d'électricité, pas d'eau, pas de gaz».

Le carburant est donc devenu indispensable pour faire tourner les générateurs fournissant de l'électricité, notamment aux installations municipales, dont ces stations d'épuration, mais aussi les pompes à eau.

«Dix-neuf puits et deux grands réservoirs d'eau sont inutilisables dans la ville de Deir al-Balah», avait annoncé lundi à l'AFP Ismaïl Sarsour, responsable du comité d'urgence. Ces points d'eau alimentent selon lui «plus de 140 abris» accueillant des dizaines de milliers de déplacés.

«Inondations et maladies» en vue

Le communiqué de la municipalité prédit mardi «l'inondation des rues par les eaux usées» et «la propagation des maladies».

L'organisme de l'Autorité palestinienne en charge de l'eau (PWA), basée à Ramallah en Cisjordanie occupée, a fait état récemment de l'entrée de dizaines de milliers de litres de carburant dans la bande de Gaza.

Manque de «pièces de rechange»

«Ils essaient d'aider mais il y a une telle crise que cela ne résout pas le problème», a commenté pour l'AFP un spécialiste palestinien de la distribution d'eau à Gaza.

Il pointe comme M. Sarsour à Deir al-Balah le manque de «pièces de rechange» et d'accès aux infrastructures pour pouvoir réparer le réseau endommagé.

Israël avait annoncé début juillet avoir connecté une usine de dessalement soutenue par l'Unicef, dans le sud du territoire palestinien, à son réseau électrique. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier mardi si cette station fonctionnait.

L'Autorité palestinienne a également annoncé mardi qu'elle comptait sur un retour de l'électricité ces «prochains jours» pour alimenter des infrastructures publiques du centre de la bande de Gaza. Les autorités israéliennes n'ont pas confirmé.

ATS