Ukraine Combats à Kiev – près de 200 civils tués dans le pays

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26.2.2022 - 11:06

Le ministre ukrainien de la santé a fait état samedi de près de 200 civils tués, dont trois enfants, depuis le début de l'invasion russe. Des combats se déroulent à Kiev, où le président a appelé les siens à la lutte, assurant que des armes occidentales sont en route.

Le ministre ukrainien de la santé a fait état samedi de près de 200 civils tués.
Le ministre ukrainien de la santé a fait état samedi de près de 200 civils tués.
KEYSTONE

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«Malheureusement, selon les données opérationnelles, 198 personnes sont mortes aux mains des envahisseurs, dont trois enfants, et 1115 sont blessées, dont 33 enfants», a indiqué le ministre de la santé Viktor Liachko sur Facebook, au troisième jour du lancement d'une invasion par le locataire du Kremlin Vladimir Poutine.

Des combats opposant les forces russes et ukrainiennes avaient lieu sur l'avenue de la Victoire, une des artères principales de Kiev, quelques heures après un dramatique appel à la mobilisation lancé par Volodymyr Zelensky.

Le président ukrainien a assuré qu'"armes et équipements de (ses) partenaires sont en route pour l'Ukraine», évoquant une «coalition antiguerre (qui) fonctionne» après une conversation avec son homologue français Emmanuel Macron. Ce dernier a jugé que «cette guerre durera».

Si Volodymyr Zelensky n'a pas précisé l'origine des armes en route pour l'Ukraine, les Pays-Bas ont annoncé plus tard dans la journée leur intention de fournir des missiles et des équipements militaires à l'Ukraine, à la demande de Kiev.

Immeuble résidentiel touché

Des tirs d'artillerie et de missiles résonnent de manière sporadique dans le nord-ouest de Kiev, selon des journalistes de l'AFP sur place. Un haut immeuble résidentiel de la capitale a été touché par un tir de missile, d'après les autorités ukrainiennes, qui n'ont pas donné de bilan dans l'immédiat.

Les forces ukrainiennes ont aussi fait état de «violents» combats à 30 km au sud-ouest de la capitale, où les Russes «essayent de faire débarquer des parachutistes».

La population a été appelée à prendre les armes par Volodymyr Zelensky, qui a juré qu'il restera dans la capitale.

Sur Facebook, l'armée de terre ukrainienne a dit avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires russes, dont un char, sur l'avenue de la Victoire. Dans la nuit, les autorités ont fait état d'une attaque russe contre une centrale électrique du quartier de Troieshchyna, au nord-est de Kiev.

Autre son de cloche à Moscou

Le ministère russe de la Défense n'a pour sa part évoqué aucune offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d'avancées dans l'Est, où l'armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk, et dans le sud ukrainien, où les forces russes sont entrées lundi depuis la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

Sur la route entre Kramatorsk et Dnipro, deux villes de l'est de l'Ukraine, des journalistes de l'AFP ont constaté la présence de très nombreux convois militaires ukrainiens. Des barrages militaires ont été instaurés aux entrées et sorties de chaque grande ville dans cette zone.

La sirène d'alerte anti-aérienne a aussi résonné à l'aube à Kharkiv, une grande ville de l'est proche de la frontière russe.

Quelque 100'000 personnes ont déjà été déplacées et 50'000 ont quitté l'Ukraine, selon l'ONU, en direction des frontières de l'Union européenne – notamment en Pologne, Hongrie et Roumanie.

Veto russe à l'ONU

Sur le front diplomatique, sans surprise, la Russie a mis vendredi son veto au Conseil de sécurité à une résolution déplorant son «agression», texte pourtant soutenu par une majorité de pays.

Cela prouve que «le monde est avec nous, que la vérité est avec nous, que la victoire sera nôtre!», a tweeté le président ukrainien après ce vote, alors que des manifestations de soutien à l'Ukraine ont eu lieu un peu partout dans le monde.

Poutine poursuit son agression

Vladimir Poutine paraît résolu à poursuivre son agression, jusqu'à obtenir un changement de régime en Ukraine et à déloger du pouvoir à Kiev ceux qu'il qualifie de «drogués» et «néonazis».

Il a aussi appelé les militaires ukrainiens à retourner leurs armes contre le gouvernement. «Il me semble qu'il sera plus facile de négocier entre vous et moi», a-t-il dit.

Vendredi, à Kiev, dans le quartier d'Obolon, l'AFP a vu un civil tué sur un trottoir et des ambulanciers en secourir un autre, prisonnier de la carcasse d'une voiture écrasée par un blindé.

Civils résolus à défendre Kiev

«Ils ont distribué les fusils, les ont chargés pour nous et nous voilà», dit Iouri Kortchemniï qui n'avait jamais tenu une arme de sa vie avant de rejoindre un bataillon de civils prêts à défendre Kiev pied à pied face à l'ennemi russe.

Après la fuite de nombreuses personnes jeudi, le centre de Kiev, une métropole qui compte en temps normal quelque trois millions d'habitants et dorénavant sous couvre-feu, ressemblait à une ville-fantôme.

L'Occident concentré sur les sanctions

L'Otan, dont les dirigeants se sont retrouvés vendredi en visioconférence, a répété ces derniers jours qu'elle n'enverrait pas de troupes dans ce pays. Joe Biden a en revanche prévenu qu'aucun «pouce de territoire de l'Otan» ne serait cédé et le Pentagone dépêchera quelque 7000 hommes de plus en Allemagne.

Pour l'instant, le camp occidental, qui cherche l'isolement de la Russie, se concentre sur le durcissement des sanctions contre la Russie après avoir restreint son accès aux marchés financiers et aux technologies.

Les Occidentaux, Washington en tête, ont franchi un nouveau palier vendredi en imposant, fait rare et symbolique, des sanctions à Vladimir Poutine lui-même et à son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.