Migrations Charge de MSF sur les dirigeants européens

ATS

27.11.2019 - 13:04

Plusieurs entités ont récemment dénoncé les conditions auxquelles sont confrontées les migrants dans centres d'accueil grecs (archives).
Plusieurs entités ont récemment dénoncé les conditions auxquelles sont confrontées les migrants dans centres d'accueil grecs (archives).
Source: KEYSTONE/AP/PETROS GIANNAKOURIS

Le président international de MSF Christos Christou est «choqué» par la situation des migrants sur les îles grecques. Après une visite à Lesbos et Samos, il demande dans une lettre aux dirigeants européens de mettre un terme à cette «punition collective».

Au terme de sa mission en Grèce, M. Christou avait déjà estimé vendredi que l'accord conclu il y a quatre ans entre l'UE et la Turquie était un «échec». Il dénonçait alors, quelques mois après le Genevois Jean Ziegler, qui avait mentionné des «camps de concentration», et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), les conditions dans lesquelles se trouvent les quelque 35'000 migrants sur ces îles grecques.

Dans sa lettre aux dirigeants européens publiée mercredi, le nouveau président de Médecin sans frontières (MSF) relève le cas de plusieurs enfants rescapés de conflits qui sont plus affectés par la situation à laquelle ils sont confrontés dans ces sites, notamment celui de Moria. «C'est pour ces enfants et pour toutes les personnes que vous continuez à bloquer sur les îles grecques que je me sens obligé de vous adresser cette lettre aujourd'hui», affirme-t-il.

Et de nombreuses victimes de violences sexuelles «ne sont pas considérées comme vulnérables par les autorités grecques», déplore-t-il. Leurs besoins ne sont pas honorés. Au cours des quatre dernières années, la situation humanitaire ne s'est pas améliorée et s'est même aggravée, ajoute-t-il. Au cours des trois derniers mois seulement, trois personnes, dont deux enfants, sont décédées en raison du manque de soins adaptés.

Politique grecque dénoncée

Selon M. Christou, la situation est comparable à celle observée après des catastrophes naturelles ou dans des zones de guerre ailleurs dans le monde. «Il est scandaleux de voir ces conditions en Europe» et de savoir qu'elles sont la conséquence de politiques souhaitées par des Etats.

M. Christou dénonce les projets récemment annoncés par le gouvernement grec de convertir ces sites d'accueil en centres de détention de masse et d'accélérer les expulsions. «Arrêtez», lance le président de MSF. Il déplore aussi que «les mêmes mesures de refoulement, de confinement, de détention arbitraire, de discrimination et d'abus» se répètent de plus en plus dans d'autres pays.

Il en appelle à la «volonté politique» pour changer une situation que MSF dit ne pas pouvoir soutenir. «Mettez un terme à cette punition collective» et à la politique de confinement, affirme-t-il encore. «Evacuez d'urgence les personnes les plus vulnérables de ces centres» vers d'autres Etats européens, ajoute-t-il.

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