Un incendie impressionnant a forcé mardi des milliers de personnes à évacuer les collines surplombant Los Angeles, aux Etats-Unis. Des vents violents propagent les flammes et posent un «danger mortel», selon les autorités.
Le feu s'est déclaré en fin de matinée dans le quartier de Pacific Palisades, peuplée de villas à plusieurs millions de dollars dans les montagnes au nord-ouest de la ville. Il a déjà ravagé plus de 510 hectares. Les autorités recensent «de nombreuses structures déjà détruites», a expliqué le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.
Environ 30'000 personnes sont sous le coup d'un ordre d'évacuation, selon les autorités. Aucun blessé n'est pour l'instant à déplorer.
«Je n'ai jamais pensé que le vent pouvait avoir un tel effet sur le feu», a confié Gary à la chaîne locale KTLA. Cet habitant du quartier a raconté avoir vu des «braises traînées sur 100 mètres» dans les airs.
De nombreux habitants ont évacué en panique, avec simplement quelques affaires et leurs animaux de compagnie. Beaucoup se sont retrouvés bloqués dans les bouchons. «Il n'y avait nulle part où aller et les gens abandonnaient leurs voitures», a raconté Kelsey Trainor. «Tout le monde klaxonnait. Il y avait des flammes partout autour de nous, à gauche, à droite [...] C'était terrifiant».
Rafales jusqu'à 160 km/h
Les pompiers ont dû dégager la chaussée avec un bulldozer pour accéder au quartier. Le feu a provoqué un énorme nuage de fumée, visible depuis toute la mégapole. L'incendie s'est déclaré au pire moment pour Los Angeles, balayée par de violentes rafales.
Des vents chauds de Santa Ana, typiques de l'hiver californien, doivent souffler jusqu'à 160 km/h dans la région mardi et mercredi, selon les services météorologiques américains (NWS). De quoi propager les flammes très rapidement et poser un «danger mortel».
«Nous ne sommes absolument pas sortis d'affaire», a insisté M. Newsom, en rappelant que les rafales vont «atteindre leur pic» cette nuit, entre 22h00 et 05h00 du matin.
Plus de 250 pompiers sont actuellement mobilisés, a ajouté Kristin Crowley, une responsable des pompiers de Los Angeles. «La combinaison de vents forts et la topographie» escarpée du quartier «rend la tâche extrêmement difficile», a-t-elle insisté. Les moyens aériens ne pourront probablement pas intervenir dans la nuit.
Visite de Biden perturbée
«On s'attend à ce que ce soit le plus fort épisode de vent dans cette région depuis 2011», a averti Daniel Swain, spécialiste des événements extrêmes à l'université UCLA. Mais le risque d'incendie est selon lui «beaucoup plus élevé» qu'à l'époque.
Après deux années très pluvieuses qui ont revigoré la végétation, le sud de la Californie subit «un début d'hiver le plus sec jamais enregistré». En d'autres termes, tout ce qui a abondamment repoussé agit désormais comme un combustible pour le feu.
La tempête a perturbé la visite du président Joe Biden, venu en Californie mardi pour annoncer la création de deux «monuments nationaux», de vastes zones protégées dans le sud de l'Etat. Présent à Los Angeles, le démocrate de 82 ans a immédiatement approuvé des aides fédérales pour la deuxième ville des Etats-Unis.