Proche-Orient Bombardements meurtriers à Gaza, tollé international sur l'Unrwa

ATS

29.10.2024 - 11:50

Les bombardements meurtriers se poursuivent dans la bande de Gaza et au Liban. Une frappe israélienne a fait «plus de 55» morts, selon les secours, mardi matin à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza.

Des Palestiniens pleurent leurs proches tués lors du bombardement israélien de la bande de Gaza à la morgue de l'hôpital de Deir al-Balah, mardi 29 octobre 2024. (AP Photo/Abdel Kareem Hana)
Des Palestiniens pleurent leurs proches tués lors du bombardement israélien de la bande de Gaza à la morgue de l'hôpital de Deir al-Balah, mardi 29 octobre 2024. (AP Photo/Abdel Kareem Hana)
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«Plus de 55 martyrs et des dizaines de blessés se trouvent sous les décombres d'un immeuble résidentiel de cinq étages appartenant à la famille Abounasr, qui a été bombardé par l'occupation israélienne cette nuit», a déclaré un porte-parole de la Défense civile. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner ces informations.

Les dépouilles de quinze personnes ont été amenés à l'hôpital Kamal Adwan, a précisé son directeur, Houssam Abou Safia, ajoutant que 35 blessés, pour la plupart des enfants, étaient soignés à l'hôpital. «Nous continuons à recevoir des martyrs et des blessés», a-t-il poursuivi, «il n'y a plus rien à l'hôpital Kamal Adwan, à part de quoi dispenser les premiers soins, maintenant que l'armée a arrêté notre équipe médicale».

Dizaines de morts

L'armée israélienne mène depuis le 6 octobre des opérations dans le nord de Gaza, affirmant vouloir empêcher que les combattants du Hamas se regroupent. Elle a dit mardi avoir tué «environ 40 terroristes» dans le secteur de Jabalia. Des bombardements aériens ont aussi visé le centre de la bande de Gaza et Rafah, dans le sud, selon l'armée.

La guerre a gagné depuis plus d'un mois le Liban où Israël mène depuis le 23 septembre une campagne de frappes aériennes contre le Hezbollah, ainsi qu'une offensive terrestre depuis le 30 septembre dans le sud du pays.

Après la mort de son chef Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre, le mouvement islamiste chiite a annoncé mardi avoir élu à sa tête son numéro deux, Naïm Qassem.

Mardi, Israël a de nouveau bombardé plusieurs régions du sud du Liban, après des frappes la veille sur la ville de Tyr qui ont fait au moins sept morts. Soixante personnes, selon les autorités, ont aussi été tuées lundi dans des bombardements sur l'est du pays.

Les rebelles houthis du Yémen ont pour leur part revendiqué une attaque de drone visant la zone industrielle dans la région d'Ashkelon», dans le sud d'Israël. L'armée israélienne avait annoncé plus tôt qu'un drone en provenance du Yémen était «tombé dans une zone dégagée» dans cette région du sud d'Israël, en précisant qu'"aucun blessé n'(était) à déplorer».

Tollé international

Sur le plan diplomatique, Israël est confronté mardi à un tollé international après le vote par son Parlement d'une loi interdisant sur son sol les activités de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Malgré l'opposition des Etats-Unis et la mise en garde du Conseil de sécurité de l'ONU, la Knesset israélienne a adopté lundi à une écrasante majorité un texte qui interdit «les activités de l'Unrwa sur le territoire israélien» y compris à Jérusalem-Est, secteur de la ville sainte occupé et annexé par Israël.

Un second texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l'Unrwa et ses employés. Cette décision devrait considérablement perturber les activités de l'agence, considérée comme la «colonne vertébrale» de l'aide humanitaire à Gaza.

Israël contrôle strictement toutes les entrées de l'aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza frappés par un désastre humanitaire.

«Conséquences dévastatrices»

Israël a accusé des employés de l'Unrwa d'avoir participé au massacre perpétré sur son sol par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023. Le chef de l'Unrwa, le Suisse Philippe Lazzarini, a affirmé que cette interdiction, qui doit prendre effet 90 jours après son adoption, allait «aggraver les souffrances des Palestiniens».

Plusieurs capitales européennes ont dénoncé cette interdiction, tout comme l'ONU et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «profondément préoccupé» par ces deux lois «qui, si elles étaient appliquées, empêcheraient probablement l'Unrwa de poursuivre son travail essentiel», avec «des conséquences dévastatrices».

Avant même le vote, les Etats-Unis s'étaient déclarés «très préoccupés» par le texte. Ils avaient «exhorté le gouvernement israélien à ne pas l'approuver», réitérant le rôle «crucial» joué par l'agence dans la distribution de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Sur le réseau social X, la Suisse s'est elle aussi dite «très préoccupée par les implications humanitaires, politiques et juridiques de ces décisions», indique le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

«Nouveau cadre»

Après des mois de blocage, Israël a toutefois annoncé lundi avoir discuté avec les négociateurs étrangers réunis au Qatar d'un nouveau cadre pour des pourparlers sur la libération des otages retenus à Gaza.

Le chef du Mossad, le renseignement extérieur israélien, David Barnea, a rencontré le chef de la CIA Bill Burns et le Premier ministre qatari pour discuter de ce «nouveau cadre», selon le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a précisé que les discussions «se poursuivraient dans les prochains jours entre les médiateurs et le Hamas».

ATS