Attentat à Bruxelles Suspect abattu - Une des victimes était helvético-suédoise

ATS/AFP

17.10.2023 - 06:56

Deux personnes, l'une de nationalité suédoise et l'autre helvético-suédoise, ont été tuées lundi soir à Bruxelles par un homme armé qui a pris la fuite en scooter. Le suspect a été mortellement blessé lors de son interpellation par la police mardi matin dans la capitale belge, a annoncé à l'AFP un porte-parole du parquet fédéral.

Attentat à Bruxelles: le tireur présumé abattu

Attentat à Bruxelles: le tireur présumé abattu

Le suspect ayant tué deux Suédois a été mortellement blessé lors de son interpellation par la police mardi matin dans la capitale belge.

17.10.2023

ATS/AFP

L'homme soupçonné d'avoir tué deux Suédois (dont l'un possédait également une carte d'identité suisse) lors d'une attaque lundi soir à Bruxelles a été abattu mardi matin dans la capitale belge, a indiqué à l'AFP un porte-parole du parquet fédéral.

La police a dû ouvrir le feu pour intercepter le suspect lors d'une opération menée dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, selon la même source. «Effectivement oui», a répondu à l'AFP le porte-parole, interrogé sur le fait de savoir si l'individu était décédé.

Un message vidéo de revendication avait été posté sur les réseaux sociaux par un homme «se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l'Etat islamique» (EI), a précisé un porte-parole du parquet fédéral.

D'après plusieurs médias belges, le suspect est un homme de 45 ans d'origine tunisienne.

Le niveau de la menace terroriste a été relevé à quatre, considérée comme «très grave» (niveau maximal) lundi soir dans la région de Bruxelles. Le mot d'ordre, relayé par le parquet, était «de rester chez soi aussi longtemps que la menace n'est pas éradiquée».

Carte d'identité suisse

Une des victimes décédées est suédoise, tandis que la deuxième est d'origine suédoise mais avait également une carte d'identité suisse sur elle, a déclaré lors d'une conférence de presse le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw.

Un des deux Suédois tués dans l'attentat à Bruxelles vivait en Suisse, a confirmé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Les autorités ne donnent pas d'autres informations, pour des questions de protection de la personnalité.

La troisième victime, grièvement blessée, est également d'origine suédoise.

Une opération de police, sous la conduite des unités spéciales, a eu lieu durant la nuit dans l'une des communes de la capitale, Schaerbeek, a-t-il indiqué. L'ensemble d'un bâtiment comportant 20 appartements a été passé au crible mais le suspect n'y a pas été retrouvé.

«Attentat abject»

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fustigé un «attentat abject», tandis que le président français Emmanuel Macron a évoqué une «attaque terroriste islamiste».

«Notre Europe est bousculée», a ajouté M. Macron à l'occasion d'un déplacement à Tirana. La France a annoncé un renforcement de ses contrôles aux frontières.

Contrôles de police renforcés à la frontière avec la France

Contrôles de police renforcés à la frontière avec la France

Après l'attentat ayant fait deux victimes à Bruxelles, les contrôles ont été intensifiés à la frontière entre la Belgique et la France.

17.10.2023

Le match Belgique-Suède a été arrêté à la mi-temps, vers 21h30. Mais les 35'000 spectateurs du stade Roi-Baudouin n'ont pas été autorisés à quitter l'enceinte dans l'immédiat, selon des journalistes de l'AFP sur place. L'évacuation a débuté lentement peu avant minuit.

«Je suis terriblement triste. Nous étions d'accord à 100% pour ne pas jouer la seconde mi-temps en raison des conditions et par respect pour les victimes et leurs familles», a expliqué le sélectionneur de l'équipe de Suède, Janne Andersson, cité par l'agence suédoise TT.

Sur le réseau social X (anciennement Twitter), le premier ministre belge a présenté ses condoléances à son homologue suédois Ulf Kristersson après le «lâche attentat sur des citoyens suédois à Bruxelles». «Je suis actuellement avec les ministres de la justice et l'intérieur au centre de crise national. Nous suivons l'évolution de la situation et demandons aux Bruxellois d'être vigilants», a ajouté M. De Croo.

Au moins quatre coups de feu

Dans la vidéo de revendication, «la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte», a ajouté le porte-parole du parquet fédéral. La Suède, dont l'image s'était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d'alerte terroriste, estimant que la menace d'attentats «persistera pendant longtemps».

«A ce stade, aucun élément n'indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne», a encore souligné le porte-parole. Dans le contexte de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, la France est passée vendredi en mode «urgence attentat» après l'assassinat d'un enseignant à coups de couteau.

A Bruxelles, le tireur présumé portait un blouson orange fluo au moment de l'attaque avec une arme automatique. Il s'est enfui en scooter, selon une vidéo des lieux diffusée sur le site du journal flamand Het Laatste Nieuws, où l'on entend au moins quatre coups de feu.

Outre les deux victimes, qui auraient été visées à bout portant, un chauffeur de taxi a aussi été pris pour cible, mais il est hors de danger, selon le parquet fédéral.

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par l'EI. Le plus meurtrier a été perpétré le 22 mars 2016, quand la capitale Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts.