Zurich Il loue des chambres en colocation à prix d'or: un entrepreneur critiqué

Dominique Müller/trad

17.12.2024

Dans la ville de Zurich, où les clés des appartements sont un véritable graal, certains flairent les bonnes affaires. C’est le cas de Loris Moser, un jeune entrepreneur qui loue des chambres meublées à prix fort à des étudiants et expatriés. Si le business prospère, les critiques l’accusent de profiter de la pénurie de logements.

Selon une étude de l’Université de Zurich, de plus en plus d'étudiants sacrifient espace et confort pour tenir face aux loyers qui flambent.
Selon une étude de l’Université de Zurich, de plus en plus d'étudiants sacrifient espace et confort pour tenir face aux loyers qui flambent.
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Dominique Müller/trad

Trouver une chambre en colocation devient un parcours du combattant à Zurich. Les entreprises comme Next Gen Properties l’ont bien compris: elles louent des chambres meublées à des prix bien plus élevés que la moyenne, rapporte le «Tages-Anzeiger».

Résultat: les étudiants voient leurs conditions de vie se dégrader. Selon une étude de l’Université de Zurich, ils sacrifient espace et confort pour tenir face aux loyers qui flambent. La colocation, autrefois un symbole de vie communautaire, devient de plus en plus un modèle économique lucratif.

Loris Moser, 27 ans, connaît bien le marché: ancien colocataire durant ses études, il a vite perçu l’énorme demande pour ce type de logement. Aujourd’hui, sa société gère 350 chambres en Suisse, dont Zurich, en mettant les colocataires en relation via des Zoom calls. Mais ce confort a un prix: 1090 francs par mois, en moyenne, pour une chambre.

Si le modèle est rentable, il est aussi vivement critiqué. Des experts, comme l’avocat Peter Nideröst, pointent du doigt une possible illégalité: la sous-location ne doit pas générer de profit excessif. Pourtant, l’association zurichoise des propriétaires estime que l’offre répond à une demande croissante et justifie les prix.

Loin de s’arrêter là, Loris Moser voit plus grand. Il envisage d’acheter ses propres biens immobiliers pour élargir son offre. Pour lui, il ne s’agit pas d’exploiter la crise, mais de proposer une solution. Une réponse qui ne convainc pas tout le monde: les débats sur l’éthique et la légalité de ce modèle sont loin d’être clos.