Ses patients vivent un enfer Il promettait des opérations miracles: un urologue mis en examen après 37 plaintes

ATS

1.10.2024 - 17:17

Un urologue de Besançon a été mis en examen après les plaintes de 37 patients dont la vie est devenue un enfer après des opérations ratées des hémorroïdes, a indiqué mardi le procureur de la République Etienne Manteaux. L'accusé conteste toute responsabilité.

A Besançon, un urologue est accusé par des patients d'avoir raté des dizaines d'opérations (photo prétexte)
A Besançon, un urologue est accusé par des patients d'avoir raté des dizaines d'opérations (photo prétexte)
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Le praticien de 56 ans, qui exerce dans une clinique privée de la ville, a été mis en examen le 24 septembre pour blessures involontaires ayant entraîné moins de trois mois d'interruption temporaire de travail, aggravées par la violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence.

Cet urologue, qui pratiquait des opérations de proctologie, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'effectuer des actes chirurgicaux. Il encourt un an d'emprisonnement.

Une cinquantaine de plaintes de patients et patientes souffrant de graves séquelles après des opérations pratiquées par ce médecin de la polyclinique de Franche-Comté ont été déposées. Mais les faits survenus avant juin 2008 étant prescrits seuls 37 dossiers de victimes âgées de 27 à 70 ans ont été retenus.

Le médecin promettait des opérations miracles des hémorroïdes, sans prévenir ses patients des risques. Ceux-ci découvraient après coup qu'ils avaient par exemple des incontinences fortes, explique M. Manteaux. Leur vie quotidienne a été très impactée, chacun raconte que c'est devenu un enfer, a ajouté le magistrat.

Certains se retrouvent à 30 ou 40 ans gravement incontinents, quittés par leur conjoint, à devoir porter des couches, selon le magistrat. «Ce sont des patients qui, une fois opérés, se recroquevillaient sur leur détresse. Ils ont commencé à se parler et se sont rendu compte que, contrairement à ce que leur assurait le praticien, ils n'étaient pas seuls».

L'urologue a fait appel de sa mise en examen, ainsi que de son placement sous contrôle judiciaire. «Il considère qu'il est un très bon proctologue et que ces séquelles sont un aléa thérapeutique», a précisé le procureur.

Les expertises rendues dans ce cadre font apparaître un gros défaut d'information des patients sur les risques opératoires et des problèmes dans le geste opératoire. Elles relèvent aussi qu'il existe peu de chirurgies réparatrices pour ces victimes.

ATS