Grande-Bretagne Trois blessés dans une attaque à Londres

ATS

3.2.2020 - 00:00

Une attaque au couteau «de nature islamiste», survenue dimanche dans une rue commerçante du sud de Londres dimanche a fait trois blessés. La police a abattu l'assaillant, déjà condamné pour des délits terroristes. Il portait un «engin» factice.

Le Premier ministre Boris Johnson a promis de détailler dès lundi «des changements fondamentaux» concernant le traitement des auteurs d'actes terroristes. Son gouvernement avait déjà annoncé un durcissement législatif à la suite de l'attaque qui a fait deux morts fin novembre à London Bridge, en plein centre de la capitale britannique, perpétrée par un djihadiste en liberté conditionnelle.

Dimanche, les faits ont eu lieu peu avant 14h00 (15h00 en Suisse) dans le quartier d'habitations de Streatham, dans une rue animée. Selon la police, deux personnes ont été poignardées par l'assaillant, qui portait un gilet explosif factice, et une troisième a été blessée par un éclat de verre provoqué par un tir des forces de l'ordre. L'une d'elle était jugée dans un premier temps grièvement blessée mais sa vie n'était plus en danger en fin de journée.

Acte «islamiste»

«L'incident a été rapidement déclaré de nature terroriste et nous pensons qu'il est de nature islamiste», a fait savoir la Metropolitan police dans un communiqué. Le suspect a été identifié par la police. Il était âgé de 20 ans. «Il avait été récemment libéré de prison et purgeait une peine pour des délits de nature islamiste», a expliqué Lucy D'Orsi, une responsable de la police, au cours d'une conférence de presse.

Aussitôt après les faits, l'empressement inhabituel de la police à qualifier les faits de «terroristes» avait surpris. Celle-ci avait auparavant dit que des agents de son unité antiterroriste se trouvaient sur place «dans le cadre d'une opération préventive», suggérant que l'assaillant était surveillé.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des hommes armés en civil semblant tenir quelqu'un en joue, abrités derrière une voiture banalisée. Ils sont rapidement rejoints par des véhicules de police.

Un employé d'un salon de coiffure de la rue a dit avoir vu des policiers en civil pourchasser quelqu'un. «Ils ont tiré trois fois (...). Il est resté vivant plusieurs minutes», a raconté Karker Tahir, disant avoir vu un «gilet». Un témoin a raconté à l'agence de presse PA avoir vu un homme portant une machette et des cannettes en métal pourchassé par un homme en civils.

Pas une première

Dans un communiqué, Boris Johnson a assuré que l'enquête chercherait à «établir tous les faits». «Demain (lundi), nous annoncerons de nouveaux projets de changements fondamentaux dans le système de traitement de ceux qui sont condamnés pour des faits de terrorisme».

Sur Twitter, il avait a remercié les services de secours, ajoutant que ses pensées allaient aux «blessés et à tous ceux qui ont été affectés». «Les terroristes cherchent à nous diviser et à détruire notre mode de vie. A Londres, nous ne les laisserons jamais y parvenir», a réagi le maire de Londres Sadiq Khan dans un communiqué.

Londres a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes ces dernières années. Fin novembre, une attaque au couteau avait fait deux morts à London Bridge, un pont du centre de la capitale britannique, avant que l'assaillant, qui portait un gilet explosif factice, soit abattu par la police.

L'auteur de l'attaque revendiquée par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), âgé de 28 ans, était un ancien détenu pour des faits de terrorisme libéré à mi-peine. Il participait sur les lieux des faits à un programme de réhabilitation pour anciens détenus.

Au moins 14 ans

Depuis, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé des mesures aggravant les peines pour les auteurs d'actes terroristes et interdisant leur libération anticipée.

Dans le projet, qui doit être étudié au Parlement, il est prévu que ceux qui sont condamnés pour des actes considérés comme terroristes soient emprisonnés pour au moins 14 ans. En outre, le budget alloué à la lutte antiterroriste doit être nettement augmenté. Alors en pleine campagne électorale, le dirigeant conservateur avait été accusé, y compris par des proches des victimes, de récupération politique.

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