L'armée en renfort, 4 jours après Saas-Grund: «L'aide ne peut jamais arriver assez vite»

zd, ats

3.7.2024 - 06:28

L'armée suisse déploie mercredi des troupes dans le village haut-valaisan de Saas-Grund, dont une zone a été ensevelie ce week-end par une lave torrentielle. Dans ce genre de cas, «l'aide ne peut jamais arriver assez vite», analyse son président Bruno Ruppen.

Les nettoyages se poursuivent à Saas-Grund (VS)

Les nettoyages se poursuivent à Saas-Grund (VS)

L'armée suisse déploie mercredi des troupes à Saas Grund dont une partie du village haut-valaisan a été ensevelie dans la nuit de samedi à dimanche. La route cantonale a été déblayée, mais des tas de matériaux mélangés à de la boue habillent encore les trottoirs. De chaque côté du Triftbach, la rivière à l'origine de la lave torrentielle, certaines voitures sont tout juste visibles sous les monceaux de gravats, tandis que l'hôtel dans lequel un Allemand a perdu la vie dans le sous-sol, surpris par la rapide montée des eaux n'est toujours pas accessible.

03.07.2024

3.7.2024 - 06:28

La route cantonale a été déblayée, mais des tas de matériaux mélangés à de la boue recouvrent encore les trottoirs. La poussière vole à chaque passage de voiture. De chaque côté du Triftbach, la rivière qui a provoqué la lave torrentielle, certaines voitures sont tout juste visibles sous les monceaux de gravats, tandis que l'hôtel dans lequel un Allemand a perdu la vie dans le sous-sol, surpris par la rapide montée des eaux, n'est toujours pas accessible.

«L'armée sera là pour nous aider à dégager cette zone ainsi que pour travailler sur la partie nord du Triftbach. Ils viennent avec une grande équipe et des machines plus puissantes», explique à Keystone-ATS le président de Saas-Grund Bruno Ruppen. Il est soulagé que ce soutien arrive enfin, au quatrième jour. «Vous savez, dans ce genre de situation, l'aide ne peut jamais arriver assez vite», analyse-t-il. Il précise aussi avoir toujours été en contact avec le canton.

Le village de Saas-Grund, 3200 âmes, compte entre 12'000 et 13'000 personnes durant la saison touristique qui commence autour du 10 juillet. «Un mort, c'est déjà dramatique, mais le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd», relève aussi Bruno Ruppen.

«Encore des mois»

Vers 23h00 samedi, le Triftbach est sorti de son lit, amassant sur son passage arbres, rochers et boue. En quelques minutes, environ 100'000 mètres cubes de gravats, soit l'équivalent de 10'000 camions pleins, ont déboulé dans le village, estime le président.

«Nous avons déjà déblayé des milliers de mètres cubes, pompé l'eau des maisons et des caves. Nous avons bien avancé, mais nous sommes loin d'avoir terminé, cela prendra encore des mois», détaille Bruno Ruppen. Sur place, une centaine de personnes sont mobilisées depuis dimanche pour sortir le village de la boue. Parmi eux, des pompiers et des astreints à la protection civile mais aussi des entreprises et des habitants.

Le président évalue les dégâts entre 50 et 100 millions de francs. Ceux-ci concernent principalement les bâtiments et les infrastructures routières. Le réseau d'eau potable et les égouts n'ont pas été touchés. Et 80% de la commune a accès à de l'électricité, liste-t-il aussi.

Sécurisation de la rivière

En 1993, nous avions déjà vécu quelque chose de similaire. «C'était moins puissant sur le moment, mais le village était resté plus longtemps inondé», se rappelle-t-il. A l'époque, c'était la Viège de la vallée de Saas (ndlr: celle-ci rejoint la Viège de la vallée de Matter pour former la Viège à partir de Stalden) qui avait débordé. Cette fois, c'est le Triftbach et «tout s'est passé très rapidement».

Un projet de sécurisation du Triftbach est en discussion depuis «sept ou huit ans. Ce genre de projet, qui doit être évalué par différents bureaux, experts, communes, prend du temps à aboutir», explique Bruno Ruppen. Estimé à 11 millions, le projet aurait «grandement» limité les dégâts, ajoute celui qui table sur une réalisation «d'ici cinq ans». Mais ce dernier événement va «peut-être» lui donner un peu «d'élan».

zd, ats