Procès choc «Par amusement» - Un Lucernois de 74 ans défraie la chronique

gf, ats

3.12.2024 - 12:14

Accusé de traite d'enfants, d'actes sexuels avec enfants et de pornographie, un Suisse de 74 ans fait face à la justice lucernoise mardi. L'accusation lui reproche d'avoir payé une famille en Slovaquie pour abuser, chez lui, de sept garçons durant des années.

Le prévenu qui comparaît devant la Cour criminelle de Lucerne est accusé de traite d'enfants, d'actes d'ordre sexuel avec enfants et de pornographie (archives),
Le prévenu qui comparaît devant la Cour criminelle de Lucerne est accusé de traite d'enfants, d'actes d'ordre sexuel avec enfants et de pornographie (archives),
ATS

A l'ouverture de son procès, le prévenu a admis des abus sexuels sur deux des sept enfants et adolescents envoyés en Suisse. Six des sept mineurs qui passaient des séjours d'une à trois semaines chez l'accusé sont des frères. Les faits remontent aux années 2015 à 2022. Au début des abus sexuels reprochés, les plus jeunes avaient 9 et 11 ans, selon l'acte d'accusation.

Matériel pornographique «en souvenir»

Face aux juges, le septuagénaire a aussi avoué avoir produit du matériel pornographique illégal mettant en scène les garçons. L'accusé a qualifié ces images de «souvenirs» de leurs visites chez lui.

De plus, il a déclaré avoir enregistré «par amusement» des appels vidéo, sur lesquels les garçons étaient nus. Le prévenu a contesté l'accusation de traite d'êtres humains, car personne d'autre que lui ne se trouve sur le banc des accusés et qu'il n'a pas pu «commercer avec lui-même», selon ses dires.

Récidiviste après une thérapie «bâclée»

Dans son acte d'accusation, le Ministère public réclame 12 ans de prison contre le prévenu ainsi que son internement. Déjà condamné en 2006 pour des abus sexuels sur deux garçons, l'accusé a suivi une thérapie durant dix ans. Selon un expert psychiatrique, cette mesure n'a pas été menée correctement, car les traits de personnalité du principal intéressé étaient bien plus accentués que son thérapeute ne l'avait diagnostiqué.

D'après l'expert du tribunal, le risque de nouvelle récidive du septuagénaire est élevé. L'expertise fait état d'une pédophilie orientée sur les garçons et d'un soupçon de troubles de la personnalité antisociale et narcissique. Le spécialiste a dû se baser sur le dossier de l'affaire, l'accusé ayant refusé de répondre à ses questions.

gf, ats