ProcèsMulhouse: 30 ans de réclusion pour un féminicide
ATS
16.1.2025 - 08:11
Un accusé de 62 ans a été condamné mercredi à 30 ans de réclusion par la cour d'assises du Haut-Rhin, pour avoir, en octobre 2021, porté des dizaines de coups de couteau à sa femme, sa belle-mère et sa fille. Son épouse est décédée trois jours plus tard.
Keystone-SDA
16.01.2025, 08:11
ATS
Cette peine, prononcée par la cour siégeant à Colmar, est conforme aux réquisitions présentées par l'avocate générale Amandine Doat pour «libérer les autres membres de cette famille de leur culpabilité» et montrer qu'il n'y avait dans ce dossier qu'un responsable, comme l'ont soulevé les conseils de la partie civile.
Questionné sur le déroulement des faits, survenus le 10 octobre 2021 à Mulhouse, l'accusé, né en Macédoine et installé en France avec sa famille depuis 26 ans, a qualifié sa femme de «pute» et dit que sa belle-soeur l'aurait volé et manipulé son épouse pour qu'elle le quitte.
La question de la responsabilité pénale du prévenu a fait l'objet de débats depuis le début de l'audience, mardi. Seul un expert psychiatre se prononçait en faveur de son irresponsabilité pénale. Un autre, ainsi qu'un collège de deux experts nommé pour les départager, estimaient qu'il était conscient de ses actes.
«Il était en colère car sa femme l'avait quitté, sa belle-soeur représentait pour lui une menace, sa famille lui échappait et avec tout ça, il allait perdre les avantages financiers liés au handicap de ses enfants «, a détaillé l'un d'eux devant la cour.
Surveillance continue
Mme Doat a elle décrit «la surveillance et les violences en crescendo « du mari sur son épouse, évoquant, dans les jours précédant le crime, «la chosification de l'épouse» qui était «à son apogée». «Sa femme était la putain, sa belle-soeur, la traîtresse et sa fille, la banque», a-t-elle estimé.
La représentante du Ministère public s'est employée à démontrer l'intention de tuer chez l'accusé ainsi que la préméditation en ce qui concerne les trois victimes, «y compris la fille» pour qui l'accusé a évoqué un accident.
Une affaire d'"enfances et de vies volées» pour Géraldine Lanaerts, avocate des parties civiles. Celle la victime, 52 ans, mariée à 12 ans et mère de famille l'année d'après, mais aussi celle de sa fille aînée, victime de trois coups de couteau assénés par son propre père.
L'avocate de l'accusé, Isabelle Deck, a elle aussi estimé que son client était «conscient» des faits. Elle a toutefois décrit un sexagénaire «malade de son enfance «, évoquant sa peur de l'abandon «qui peut expliquer la rage destructrice « qu'il a ressentie ce jour d'octobre 2021.