Attaque par balle L'ex-premier ministre japonais Shinzo Abe est décédé 

ATS

8.7.2022 - 05:14

Des coups de feu ont été tirés vendredi sur l'ex-premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'un rassemblement électoral à Nara, dans l'ouest du Japon, a confirmé le gouvernement nippon. Emmené à l'hôpital, il a succombé à ses blessures, selon les médias.

«Shinzo Abe a été transporté (à l'hôpital) à 12H20. Il était en état d'arrêt cardio-respiratoire à son arrivée. (Les médecins ont) tenté de le réanimer. Cependant, il est malheureusement décédé à 17H03» (08H03 GMT), a déclaré Hidetada Fukushima, professeur de médecine d'urgence à l'hôpital de l'université médicale de Nara, situé à Kashihara, une ville voisine.

«C'est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c'est absolument impardonnable», a ajouté M. Kishida, disant prier pour la survie de M. Abe, son ancien mentor politique et dont il avait été ministre des Affaires étrangères de 2012 à 2017.

Citant des sources policières, la chaîne de télévision publique NHK avait déclaré plus tôt qu'un homme d'une quarantaine d'années avait été arrêté pour tentative de meurtre et qu'une arme à feu lui avait été confisquée.

L'ancien chef de l'exécutif âgé de 67 ans prononçait un discours lors d'un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche, lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo.

Arrêt cardio-respiratoire

«Il prononçait un discours et un homme est arrivé par-derrière», a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. «Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible. On pouvait voir l'étincelle et de la fumée», a-t-elle ajouté.

«Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque», a-t-elle encore témoigné. M. Abe s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à l'agence de presse Jiji.

NHK et Kyodo ont rapporté que M. Abe a été emmené à l'hôpital et semblait être en arrêt cardio-respiratoire, un terme utilisé au Japon indiquant l'absence de signe de vie et précédant généralement un certificat de décès officiel.

M. Abe était le Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Il a été en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020, date à laquelle il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.

Nombreuses réactions

Sur Twitter, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit vendredi «consterné et attristé» après l'attaque «abjecte» par balle contre l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Le président du Conseil européen Charles Michel, quant à lui, s'est dit vendredi «choqué et attristé par l'attaque lâche» contre l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, qu'il a décrit comme un «véritable ami, farouche défenseur de l'ordre multilatéral et des valeurs démocratiques». «L'UE est aux côtés du peuple du Japon et (du Premier ministre) Fumio Kishida en ces temps difficiles. Profondes sympathies à sa famille», a écrit M. Michel sur Twitter.

Le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit vendredi «profondément bouleversé» par l'attaque par balle contre Shinzo Abe, décrivant l'ex-premier ministre japonais comme un «ami cher». «Nos pensées et nos prières sont avec lui, sa famille et le peuple japonais», a-t-il ajouté.

Même affliction du côté des Etats-Unis: «C'est un moment très, très triste», a déclaré le secrétaire d'État américain Anthony Blinken aux journalistes lors d'une réunion du G20 à Bali, affirmant que les États-Unis étaient «profondément tristes et profondément préoccupés».

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit vendredi «profondément choqué» par l'attaque «odieuse» contre l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, et a assuré que l'Alliance, dont Tokyo est un proche allié, «se tenait aux côtés» des Japonais et de leur gouvernement.

En Suisse, le président de la Confédération Ignazio Cassis s'est déclaré vendredi «profondément consterné» par l'attaque dont a été victime l'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe. «Mes pensées vont à M. Abe, à sa famille et au peuple japonais en ce moment», écrit-il sur Twitter.

«Un dirigeant exceptionnel»

L'ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel, a déploré cette attaque. «Nous sommes tous tristes et choqués par l'attaque par balle contre l'ancien premier ministre Abe Shinzo. Abe-san a été un dirigeant exceptionnel du Japon et un allié indéfectible des États-Unis. Le gouvernement et le peuple américains prient pour le bien-être d'Abe-san, de sa famille et du peuple japonais», a déclaré M. Emanuel dans un communiqué.

Le Japon dispose de l'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu. Le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible.

L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.

ATS