Coronavirus Les librairies indépendantes se réinventent

ATS

4.4.2020 - 12:33

Claire Renaud, la propriétaire de la librairie genevoise Atmosphère, fait sa tournée quotidienne auprès de ses clients. Parfois, certains l'attendent sur leur palier pour échanger quelques mots à bonne distance.
Claire Renaud, la propriétaire de la librairie genevoise Atmosphère, fait sa tournée quotidienne auprès de ses clients. Parfois, certains l'attendent sur leur palier pour échanger quelques mots à bonne distance.
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Les librairies indépendantes ont été contraintes de fermer leurs portes à cause de la pandémie de Covid-19. Pourtant, depuis l'imposition du semi-confinement, elles ne chôment pas. Des libraires sont même devenus livreurs du jour au lendemain.

«Nous avons plus de travail» qu'avant la crise sanitaire, souligne Anne Dürr, membre du collectif qui gère la librairie du Boulevard, à Genève. Le matin, il faut répondre aux dizaines de courriels de clients et aux appels téléphoniques. Ensuite, vient l'heure d'emballer et de poster les colis.

Claire Renaud, propriétaire de la librairie Atmosphère, s'occupe de tout, livraison comprise. Sa clientèle comprend tous les âges, mais compte plus de femmes que d'hommes. «Beaucoup de personnes m'attendent sur le palier quand je viens leur apporter leurs livres», raconte-t-elle.

L'école continue

Les romans sont très prisés, selon Mme Renaud. Et parmi eux, ce sont les histoires légères qui ont le plus de succès. Les fictions parlant de confinement, en revanche, seront pour plus tard. Les lectures scolaires et les fascicules parascolaires sont aussi très demandés, précise Mme Dürr.

Depuis que le géant Payot a suspendu son service de vente en ligne, qui ne reprendra que lundi, les élèves et leurs parents se sont tournés tout naturellement vers les librairies indépendantes, qui continuent d'assurer les livraisons, passant leurs commandes auprès des grossistes du pays, dont les stocks restent importants.

Chiffre d'affaires en recul

Les libraires sont certes au four et au moulin, mais ils sont loin de profiter de la pandémie de Covid-19 sur le plan économique. «Mon chiffre d'affaires a reculé de moitié», déplore Mme Renaud. «C'est une goutte sur une pierre chaude», souligne pour sa part Mme Dürr en parlant des ventes durant cette période de semi-confinement.

La patronne d'Atmosphère espère que le canton l'aidera à traverser les turbulences. Car une fois la crise sanitaire terminée, la libraire s'attend à «un grand retour de l'humain» dans les relations. Elle compte aussi conserver ses nouveaux clients, qui par principe, n'ont pas voulu passer commande chez Amazon.

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