«Une vraie honte!», «corrompu»Le président des Jeunes UDC dénigre la Suisse sur la chaîne officielle du Kremlin
blue News
16.6.2024
Nils Fiechter, à la tête des Jeunes UDC depuis mars dernier, a accordé une interview de près de 10 minutes à la chaîne de propagande russe «Russia Today», qualifiant la conférence du Bürgenstock de «farce absolue et embarrassante pour notre pays». Tollé sur les réseaux sociaux.
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16.06.2024, 18:15
16.06.2024, 20:50
Marc Schaller
Nils Fiechter, président des Jeunes UDC depuis mars dernier, a profité de son passage controversé sur la chaîne officielle du Kremlin, interdite depuis 2022 dans l'Union européenne, pour critiquer la conférence de paix du Bürgenstock.
Durant cette interview, il a notamment pointé du doigt la décision du Conseil fédéral de ne pas inviter la Russie à la conférence, la qualifiant de «conséquence de la prise de parti précipitée du Conseil fédéral après le déclenchement de la guerre en Ukraine» et de «l'acceptation inconditionnelle des sanctions de l'UE par la Suisse».
Selon lui, cette exclusion est une erreur monumentale qui fait de la conférence «une farce absolue et embarrassante pour notre pays». Il juge qu'il«faut toujours deux parties pour faire la paix comme pour faire la guerre» et craint que la Suisse ne soit désormais perçue par la Russie comme «une partie belligérante aux côtés de l'Ukraine».
Le Bernois, qui a partagé l'intégralité de l'entretien sur son compte X, a accusé les politiciens suisses de vouloir «abandonner notre neutralité, notre indépendance et notre démocratie directe, et ce seulement pour obtenir plus de pouvoir pour eux-mêmes».
«Unsere Politiker wollen unsere #Neutralität, unsere #Unabhängigkeit und unsere direkte #Demokratie aufgeben, um mehr Macht für sich selbst zu erhalten.»
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Sous le tweet du politicien, un internaute critique: «En tant que patriote et électeur de l'UDC, je trouve absurde que vous poignardiez la Suisse dans le dos.» Un autre plaisante: «L'UDC ne dispose-t-elle pas de conseillers en relations publiques?» Certains vont plus loin: «Combien le Kremlin t'a payé?» et «À quel point es-tu corrompu?» «Tu es tellement gênant et tu donnes une image merdique de la Suisse», déplore un twitto.
La classe politique n'a pas non plus tardé à réagir.
Le président du Centre Gerhard Pfister a ironisé: «Un jeune politicien local, déjà condamné par la justice, prétend connaître l'issue d'une conférence internationale avant même qu'elle n'ait commencé. Pendant ce temps, les aînés de son parti se battent avec la police. Ça ne s'invente pas»
«Hey Nils Fiechter, si tu préfères vivre sous un régime autoritaire et belliqueux, tu es libre de le faire. Les lèche-bottes sont accueillis à bras ouverts par Poutine. Mais laisse donc en paix ceux qui veulent défendre la démocratie», a pour sa part commenté le président de la Jeunesse socialiste Nicola Siegrist, en joignant une image de deux billets simples pour Moscou.
Hey @NilsFiechter, Wenn du lieber unter einem autoritären, kriegstreiberischen Regime leben willst, steht dir das frei. Stiefellecker empfängt Putin mit offenen Armen.
Le conseiller national socialiste vaudois Roger Nordmann s'est également fendu d'un tweet, qualifiant la situation de «vraie honte» et exprimant son «soutien à Ignazio Cassis, à Viola Amherd et au Conseil fédéral pour leur engagement dans la paix».
Face au tollé suscité par son interview, Nils Fiechter a tenu à réagir: «La classe politique belliqueuse est ridicule. Personne n'argumente laquelle de mes déclarations sur #RT ne serait pas correcte. Tout le monde s'indigne que je défende la neutralité de la Suisse. Arrêtez de pousser la Suisse vers la guerre!»
Die kriegstreiberische #ClassePolitique ist lächerlich. Niemand argumentiert, welche meiner Aussagen auf #RT nicht korrekt sein soll. Alle empören sich, dass ich für die #Neutralität der #Schweiz einstehe. Hört auf, die Schweiz in den #Krieg zu ziehen!https://t.co/ZfnSs0maJ8