France Le petit Emile retrouvé mort, mais son décès toujours inexpliqué

olpe

31.3.2024 - 17:55

Une partie du mystère sur la disparition du petit Emile a été levée, avec la découverte et l'identification d'ossements de l'enfant, à proximité du hameau où il avait disparu l'été dernier. Le flou persiste toutefois sur les circonstances de son décès.

Quand il a disparu, Emile venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.
Quand il a disparu, Emile venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.
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Samedi, la gendarmerie nationale a été informée de «la découverte d'ossements» correspondant à ceux «de l'enfant Emile Soleil», «à proximité du hameau du Vernet», a indiqué dans un court communiqué le procureur d'Aix-en-Provence Jean-Luc Blachon dimanche.

Contacté par l'AFP, le magistrat n'a pas souhaité faire davantage de commentaires sur «cette affaire complexe» concernant la disparition, et donc désormais la mort, de cet enfant âgé de deux ans et demi au moment de sa disparition le 8 juillet au Haut-Vernet, hameau de 25 habitants rattaché au village du Vernet, entre Digne-les-Bains et Gap, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Hameau bouclé

L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Pontoise (banlieue parisienne) «poursuit les analyses criminalistiques sur les ossements et la gendarmerie nationale se consacre à déployer des moyens pour entreprendre des recherches complémentaires sur la zone géographique où ils ont été retrouvés», a-t-il poursuivi, sans donner le moindre élément sur la cause du décès de l'enfant.

Ces quelques ossements auraient été retrouvés par un promeneur, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier, sans autre précision sur les circonstances de cette découverte, l'enquête suivant son cours.

Dimanche, sous la pluie et dans le froid, le hameau était à nouveau coupé du monde, comme il l'a déjà été à plusieurs reprises depuis neuf mois dans le cadre de l'enquête. Un barrage policier placé dès la sortie du Vernet, juste après l'église du village, barrait l'unique route vers le Haut-Vernet, situé deux kilomètres en amont, a constaté un journaliste de l'AFP. Contacté par l'AFP, le maire de la commune du Vernet n'a pas donné suite.

Mise en situation

Quand il a disparu, Emile venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels et deux voisins affirment l'avoir vu dans la rue principale du hameau, mais avec des récits contradictoires.

Le petit garçon avait été aperçu vers 17h15, dans l'unique rue de ce minuscule bourg, alors qu'il portait un haut jaune, un short blanc et des chaussures de randonnée. Ses parents, des catholiques très croyants habitant La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône, n'étaient pas présents ce jour-là.

Cette découverte d'ossements est une étape importante dans une enquête qui n'avait écarté aucune piste, même si la thèse de la chute mortelle avait semblé s'étioler à la suite des multiples battues infructueuses autour du hameau, situé à 1200 mètres d'altitude, sur les flancs du massif des Trois-Evêchés.

D'abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains,l'enquête avait rapidement été confiée à deux juges d'instruction d'Aix-en-Provence puis requalifiée en motifs criminels pour «enlèvement» et «séquestration».

Coïncidence? Une mise en situation, sorte de reconstitution des faits, avait eu lieu pour la première fois jeudi au Haut-Vernet, avec 17 personnes convoquées, dont toutes celles présentes le jour de la disparition d'Emile. L'accès au hameau avait alors été barré pendant trois jours, la veille et le lendemain de la mise en situation.

Multiples pistes

Cependant, le mystère était resté entier après cet acte d'enquête à l'issue duquel aucune information n'avait filtré. Et il est trop tôt pour savoir si la découverte des restes de l'enfant samedi est liée ou non à cet événement deux jours plus tôt.

Jusqu'à présent, l'attention avait beaucoup porté sur le grand-père maternel d'Emile, Philippe V., qui avait la garde de l'enfant ce jour-là.

Désormais quinquagénaire, celui-ci avait été placé sous statut de témoin assisté dans une enquête sur des violences et agressions sexuelles présumées au début des années 1990 au sein d'un établissement scolaire privé religieux dans le Pas-de-Calais. Cette piste avait toujours été étudiée, «au même niveau» que les autres, avait assuré une source proche du dossier.

Avocate du grand-père, Isabelle Colombani, contactée par l'AFP, n'a pas voulu faire de commentaire dimanche, «par respect pour la douleur de la famille».

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