Procès à Bellinzone Le Parquet requiert des peines de 8 à 10 ans contre les poseurs de bombe

aula, ats

26.3.2024 - 21:18

Le Ministère public de la Confédération a requis mardi des peines de 8 et 10 ans contre les auteurs présumés de l'explosion d'une maison dans le quartier du Bruderholz, à Bâle. Devant la Cour d'appel du Tribunal pénal fédéral, les deux accusés se sont souvent murés dans le silence.

Le procès en appel des deux auteurs présumés de l'attaque à la bombe dans le quartier du Bruderholz à Bâle s'est ouvert mardi matin devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone (archives).
Le procès en appel des deux auteurs présumés de l'attaque à la bombe dans le quartier du Bruderholz à Bâle s'est ouvert mardi matin devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone (archives).
sda

26.3.2024 - 21:18

Les prévenus se sont contentés de répondre aux questions portant sur leur état. En début d'audience, le plus jeune a clamé son innocence et son incompréhension face à sa condamnation en première instance. «Je veux récupérer ma liberté. Il est insupportable d'être faussement accusé et condamné», a déclaré cet homme de 25 ans.

Dans son réquisitoire, le Ministère public de la Confédération (MPC) a contesté l'acquittement prononcé en novembre 2023 par la Cour des affaires pénales pour l'infraction d'actes préparatoires délictueux.

Flagrant délit en Allemagne

La chaîne d'indices démontre, selon le Parquet, que les accusés cherchaient à commettre «de manière ciblée et coordonnée» quatre attentats à l'explosif et qu'ils ont mis en oeuvre tout ce qui était en leur pouvoir jusqu'à leur arrestation en flagrant délit d'achat de plastic en Allemagne. D'ailleurs, l'aîné des accusés, âgé de 28 ans, s'était déjà renseigné dès la mi-avril 2022 sur Internet sur l'acquisition d'explosifs.

Pour le MPC, les peines prononcées en première instance – 74 mois pour le cadet et 60 pour l'aîné – étaient «extrêmement clémentes». Il a donc requis 96 mois contre le plus âgé qui a agi par «pur égoïsme» et déployé une grande énergie criminelle.

Quant au second accusé, qui aurait mis au point les attentats, le procureur a réclamé une peine de 120 mois. Il a évoqué le pronostic légal très défavorable et l'intelligence exceptionnelle de ce justiciable. La cour ne doit pas se laisser abuser par ses airs de «Teddy Bär indolent». Cet homme a un tout autre visage et un «agenda criminel» – il n'a manifesté aucun remord, a souligné le représentant de l'accusation.

Acquittement total

L'avocat du plus âgé des prévenus a exigé d'entrée l'acquittement complet de son client et une indemnité pour la détention subie. De manière générale, les actions des deux hommes seraient insuffisamment établies. Leurs rôles respectifs n'ont pas été explorés. Au final, on ignore si son client est vraiment impliqué dans les délits qui lui sont reprochés, a estimé le défenseur.

L'avocate du second accusé a évoqué les difficultés des procès sur indices. Selon elle, l'instance précédente n'a pas assez vérifié certains éléments à décharge. Son mandant a droit à une «procédure équitable», les divers arguments doivent être débattus devant la cour même si celle-ci n'y est pas favorable. En effet, les enjeux sont trop élevés pour les prévenus.

L'avocate a évoqué aussi des enregistrements téléphoniques «non concluants». Elle a tenté également de discréditer l'autre accusé, qui raconterait volontiers des «salades». Comme son collègue, elle a conclu en réclamant l'acquittement complet de son client.

A fin novembre 2023, les deux hommes ont été condamnés à 60 et 73 mois de prison devant la Cour des affaires pénales du Tribunal pénal fédéral. Ils ont été reconnus coupables d'emploi, avec dessein délictueux, d'explosifs et de dommages qualifiés à la propriété. Les intéressés et le MPC ont fait recours contre ce jugement devant la Cour d'appel.

Le tribunal rendra son verdict à une date ultérieure.

aula, ats