Morts et disparus La tempête Boris sème la désolation en Europe centrale

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15.9.2024 - 20:06

Pluies torrentielles, inondations spectaculaires et meurtrières, évacuations par milliers: la tempête Boris sème la dévastation en Europe centrale et orientale. Son bilan s'est alourdi dimanche à au moins huit morts et plusieurs disparus.

La Roumanie a payé le plus lourd tribut mais l'ensemble des pays de la région sont durement affectés, de la Pologne à la Slovaquie.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a exprimé dans un message sur X sa «solidarité avec toutes les personnes touchées par les inondations dévastatrices» et déclaré que l'UE était «prête à apporter son soutien».

Après le décès de quatre personnes en Roumanie samedi, le bilan s'est alourdi dimanche avec deux autres victimes retrouvées mortes et un disparu dans le sud-est du pays, une personne noyée en Pologne et un pompier mort en intervention en Autriche. En outre, quatre personnes sont portées disparues en République tchèque.

Les images impressionnantes prises par des photographes de l'AFP montrent des quartiers entiers submergés, des habitants secourus avec de l'eau jusqu'aux aisselles en Roumanie, des digues de sable pour limiter la montée des eaux.

La tempête a provoqué partout des coupures massives d'électricité, des ruptures du réseau de transport et des évacuations massives d'habitants.

L'eau a «tout pris»

A Pechea, située dans la province roumaine de Galati, Sofia Basalic, 60 ans, a tout perdu dans les flots.

«L'eau est entrée dans la maison, elle a arraché les murs, tout. Elle a pris les poulets, les lapins. Elle a pris la cuisinière, la machine à laver, le réfrigérateur, il ne me reste plus rien», a-t-elle raconté à l'AFP.

Dans la commune tchèque d'Opava ou à Vienne en Autriche, des badauds se sont rassemblés pour regarder les flots des rivières monter.

«Pour beaucoup d'habitants, les heures que nous vivons resteront les pires de leur vie», a déclaré Johanna Mikl-Leitner, gouverneure de Basse-Autriche (nord-est), qui a demandé l'aide de l'armée fédérale.

Dans la ville polonaise de Glucholazy, à la frontière polono-tchèque, la rivière en crue est passée par-dessus les digues et a abîmé un pont en inondant le centre-ville et les quartiers riverains.

«On coule», a lancé le maire en appelant les résidents à quitter les zones menacées, alors que les sous-sols de l'hôpital de la ville étaient sous l'eau.

Avec le renfort de l'armée et d'hélicoptères, les pompiers ont sauvé des milliers de personnes en détresse et les opérations se poursuivent des deux côtés de la frontière.

Le premier ministre polonais Donald Tusk a appelé la population à «ne pas refuser» d'être évacuée. Il a par ailleurs dit avoir reçu une «émouvante» offre d'aide de l'Ukraine qui, malgré la guerre sur son sol, a proposé dimanche l'envoi d'une centaine de sauveteurs.

Métro de Vienne partiellement fermé

Partout, des événéments ont été annulés, notamment des matchs de football, et les transports fortement touchés.

Le trafic ferroviaire entre la Pologne et la République tchèque a été coupé, tout comme une partie des liaisons en Autriche.

Quatre lignes du métro de Vienne, où six personnes ont été blessées par la chute de branche ou d'arbres, ont été partiellement fermées, le réseau étant menacé par la rivière Wien et le canal du Danube traversant la capitale. Une autoroute a aussi été fermée à l'entrée de la ville.

La région du pays la plus touchée par la tempête, la Basse-Autriche, a été classée en zone de catastrophe naturelle. Avec 1,72 million d'habitants, c'est la plus peuplée du pays après Vienne.

Près de 5000 interventions ont eu lieu durant la nuit en Basse-Autriche, où des habitants sont toujours pris au piège. Il est tombé par endroits quatre fois plus que durant un mois de septembre d'ordinaire.

Le zoo dans la capitale slovaque a dû déplacer certains animaux vers des endroits sûrs, selon un responsable de l'établissement, Michal Pipa.

Les inondations liées à de fortes pluies devraient augmenter en Europe centrale et de l'Ouest dans un monde qui fait face à un réchauffement de 1,5°C en moyenne, ont affirmé les experts climatiques du Giec dans un rapport de 2022.

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