Edition 2025 en SuisseL'Eurovision, «une chance à saisir», pour le patron de la SSR
ro, ats
13.5.2024 - 19:05
Pour Gilles Marchand, la Suisse doit saisir la chance de l'Eurovision 2025 pour rayonner à l'international. Un appel à candidatures sera lancé ces prochains jours pour déterminer quelle ville pourra accueillir l'événement. Genève est déjà sur les rangs, Zurich envisage de déposer un dossier, d'autres se tâtent.
ro, ats
13.05.2024, 19:05
ATS
«Il va falloir définir en premier le lieu où se déroulera la manifestation», a souligné le directeur général de la SSR lundi sur les ondes de la RTS. Ce lieu va être absolument déterminant pour toute la logistique et l'organisation et donc aussi pour toute la dimension financière de l'opération.
«Nous ne partons pas de zéro, il s'agit d'une coproduction entre le pays hôte et ceux de l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER)», souligne M. Marchand. Beaucoup de savoir-faire est déjà acquis: «On s'appuie sur un historique et on va l'adapter à la Suisse et à nos moyens».
Forte concurrence
Palexpo Genève a annoncé dès dimanche avoir déposé sa candidature. Le centre d'exposition et de congrès dit travailler «depuis plusieurs semaines» en collaboration avec les autorités genevoises pour être l'hôte d'un «des événements télévisuels planétaires les plus importants».
Lundi, c'est la ville de Zurich qui a dit étudier «avec une priorité élevée» la possibilité de poser sa candidature. La SSR avait déjà pris contact avec la ville avant la victoire de Nemo samedi. Les discussions vont maintenant s'intensifier.
Bâle s'est aussi dite «prête», alors que la cheffe de la foire agricole Olma, Christine Bolt, a indiqué qu'elle aimerait faire venir le concours à St-Gall. Selon elle, la nouvelle salle de l'Olma, qui peut accueillir jusqu'à 12'000 personnes, serait un lieu idéal.
Réticences bernoises
En revanche, les villes de Lucerne et de Berne sont plus réticentes, en raison de possibles collisions de dates. Et le canton de Berne, canton d'origine de Nemo, s'est montré critique. Le président du gouvernement cantonal, le PLR Philippe Müller, a appelé l'Eurovision à «rester loin de Berne», jugeant le concours «corrompu jusqu'à la moelle».
Des propos qui ont profondément irrité le maire socialiste de la Ville de Bienne Erich Fehr. «J'ai honte d'être Bernois, j'ai honte pour notre président du gouvernement», a-t-il dit. Pour M. Fehr, chacun est libre d'avoir son opinion, mais il attendait du président du Conseil-exécutif bernois qu'il félicite d'abord au moins Nemo.
Cahier des charges précis
Trente-six ans après sa dernière édition en Suisse, le concours Eurovision de la chanson revient dans le pays où il a été inventé et organisé pour la première fois, en 1956: «C'est peut-être le moment de le réajuster et recalibrer», explique une porte-parole contactée par Keystone-ATS.
Reste que le cahier des charges est précis et dicté par l'UER, a précisé Gilles Marchand. «Il faut d'abord qu'il y ait une disponibilité longue et grande pour accueillir cet ensemble d'événements», détaille-t-il. «On parle de 45 jours pour la halle qui accueille l'évènement».
Il faut ensuite des connexions extrêmement efficaces avec le reste du monde et une capacité hôtelière significative. Malmö a accueilli 100'000 visiteurs et 1000 journalistes, rappelle le directeur général de la SSR.
Une logistique très puissante est indispensable, comme des dalles qui supportent des tonnages gigantesques, des systèmes pour fixer les immenses projecteurs ou tenir la scène. «Il y a peut-être quatre ou cinq dispositifs de ce type en Suisse», dit-il, citant Genève et Zurich, «mais aussi Bâle ou peut-être Saint-Gall».
180 millions de spectateurs
Il faut se concentrer sur la réalisation d'un grand spectacle mondial et le faire de manière professionnelle, ajoute M. Marchand, rappelant «que 180 millions de gens suivent l'événement en direct, on ne peut pas les décevoir».
M. Marchand rappelle qu'il n'y a pas que le show, mais aussi «tout ce qu'il y a à côté et pour cela il faut un engagement de la collectivité». Les retombées économiques, directes et indirectes, «sont absolument gigantesques».
Il y a aussi un enjeu national: la Suisse doit montrer sa capacité à organiser ce genre d'événement international, c'est très important pour d'autres événements potentiels. Si la Suisse sait se mobiliser et utiliser l'ESC, elle peut le transformer en quelque chose d'extrêmement positif pour sa stature et sa place sur la scène internationale, estime M. Marchand.
«L'Eurovision revient en Suisse, et la Suisse doit saisir cette chance non seulement pour rayonner à l'international mais aussi pour repenser peut-être un peu le concept», conclut M. Marchand.