Libération d'AuschwitzKeller-Sutter: «Apprendre du passé, c'est savoir regarder ses responsabilités»
hanke, ats
27.1.2025 - 09:04
Dans son message à l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, Karin Keller-Sutter s'est dite inquiète de la résurgence de l'antisémitisme, y compris en Suisse. Elle a aussi souligné l'importance de préserver les témoignages des survivants.
Keystone-SDA, hanke, ats
27.01.2025, 09:04
ATS
C'est d'ailleurs accompagnée de deux survivants suisses que la présidente de la Confédération participe lundi à la cérémonie de commémoration du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz. Ce sera la première fois que les frères Alfred et Rudolf Popper, qui ont survécu au camp lorsqu'ils étaient enfants, participent à cette cérémonie.
«Il est intolérable que nos concitoyens de confession juive soient soumis à la discrimination, l'intimidation ou encore la violence», dit Mme Keller-Sutter dans son message.
Sachant comment l'antisémitisme a été exploité par le passé pour justifier «les pires crimes», la montée de courants politiques prônant l'exclusion au nom d'un concept de supériorité dans plusieurs pays est préoccupante, poursuit-elle.
Système remis en cause
Et d'ajouter que toute manifestation de haine sur une base raciale, ethnique, religieuse ou d'orientation sexuelle est incompatible avec les «valeurs démocratiques de tolérance, de respect mutuel et de vivre-ensemble».
Après la Deuxième guerre mondiale et ses horreurs, un ordre international «bâti sur la promesse du 'jamais plus'» est né. Le droit international et des institutions telles que les Nations Unies devaient empêcher que des crimes de masse ne se répètent. Or, force est de constater que les fondements de ce système sont remis en cause, a déploré la St-Galloise.
Et de plaider pour que les violations croissantes et répétées du droit international humanitaire fassent office de «signal d'alarme et de remobilisation».
Faire vivre la mémoire des survivants
Karin Keller-Sutter souligne également l'importance de préserver la mémoire des survivants, dont les témoignages, qui «émeuvent et éclairent», ont «une valeur inestimable». «Face aux distorsions, approximations et contrevérités, amplifiées par les médias sociaux, ils attestent des faits tels qu'ils les ont vécus», ajoute-t-elle.
Leur nombre diminue toutefois chaque année. Il est donc important de «redoubler d'efforts dans le domaine éducatif» pour transmettre la mémoire de l'Holocauste, notamment auprès des jeunes. La présidente a rappelé la création à venir d'un lieu de mémoire national pour les victimes du nazisme à Berne. Ces efforts d'information visent un but de prévention et de non-récurrence.
Si de nombreuses personnes ont reçu l'asile en Suisse pendant la guerre, d'autres ont aussi été refoulées parce qu'elles étaient juives, a-t-elle rappelé, en relevant qu'«apprendre du passé, c'est aussi savoir regarder ses propres responsabilités». Et de conclure que «l'esprit de résilience des survivants doit nous inspirer à donner le meilleur de nous-mêmes».