Etude Fumer pourrait bien nuire à vos chances... de trouver un travail!

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15.1.2025 - 17:27

(ETX Daily Up) – C’est bien connu: fumer est nocif. Des chercheurs de l'University College de Londres ont établi qu’en moyenne, une seule cigarette réduit la vie d’un fumeur d’environ 20 minutes. Mais les méfaits du tabac ne s’arrêtent pas là. Une étude, publiée dans Nicotine & Tobacco Research, révèle qu’il peut également peser sur les revenus des jeunes actifs, en particulier ceux peu diplômés.

Les gros fumeurs subissent les conséquences de leur dépendance à la nicotine, tant sur le plan financier que professionnel.
Les gros fumeurs subissent les conséquences de leur dépendance à la nicotine, tant sur le plan financier que professionnel.
Mac99 / Getty Images

ETX Studio

Bien que la consommation mondiale de tabac diminue, les chiffres restent inquiétants. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 8 millions de personnes en meurent chaque année, dont 1,3 million de non-fumeurs exposés à la fumée secondaire. Outre ces conséquences sanitaires, le tabac a également un impact direct sur les perspectives économiques des fumeurs.

Une équipe de recherche finlandaise en a eu la preuve après avoir analysé les données de l’enquête Cardiovascular Risk in Young Finns. Ce projet suit 3.596 participants nés entre 1962 et 1977, issus de différentes régions de Finlande. En croisant ces informations avec des statistiques sur le marché du travail et les origines sociales des participants, les chercheurs ont exploré l’impact du tabagisme sur les revenus et l’emploi entre 2001 et 2019.

Pour mesurer cet impact, les scientifiques ont utilisé les «pack-years», une unité combinant le nombre de cigarettes fumées quotidiennement et la durée de consommation. Par exemple, dix «pack-years» correspondent à un paquet fumé chaque jour pendant dix ans.

​​Les chercheurs ont découvert qu’une unité supplémentaire de «pack-years» entraînait une baisse de 1,8% des revenus. Concrètement, réduire sa consommation de tabac de cinq «pack-years» pourrait augmenter ses revenus de 9%. Ils ont également observé qu’un «pack-year» supplémentaire réduisait de 0,5% le temps passé en emploi.

En résumé, les gros fumeurs subissent lourdement les conséquences de leur dépendance à la nicotine, tant sur le plan financier que professionnel. Un point intéressant est que les écarts de salaire entre fumeurs et non-fumeurs sont particulièrement marqués chez les jeunes travailleurs peu qualifiés, même si la différence tend à se réduire avec l’âge. Ce phénomène pourrait s’expliquer par le rejet croissant du tabac dans les nouvelles générations, où il devient de moins en moins courant.

Il y a tout de même une lueur d’espoir. Les anciens fumeurs, contrairement à ceux qui poursuivent leur consommation à l’âge adulte, échappent à ces pertes économiques.

Les résultats de cette étude appellent à une prise de conscience profonde: le tabac ne se limite pas à nuire à la santé, il compromet également l’avenir financier et professionnel des fumeurs. En mettant en lumière les coûts cachés du tabagisme, les décideurs publics pourraient non seulement inciter à adopter des comportements plus sains, mais aussi renforcer les perspectives économiques des jeunes générations. La preuve, s’il en fallait encore une, que fumer est une décision lourde de conséquences.