DoubsEt Gustave créa Courbet : une naissance artistique au musée d'Ornans
ATS
13.12.2024 - 15:35
«Cheminer pas à pas avec ce jeune Gustave, qui devient Courbet»: le musée Courbet d'Ornans (Doubs), ville natale du chantre du réalisme, présente à partir de samedi l'exposition «Devenir Courbet», retraçant sa jeunesse artistique jusqu'à la reconnaissance.
Keystone-SDA
13.12.2024, 15:35
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L'exposition qui se tient jusqu'au 20 avril interroge le récit des origines de l'enfant du pays grâce au prêt de 80 oeuvres et documents rares, dont 40 oeuvres de jeunesse du peintre, souvent méconnues.
Elle s'organise en quatre parties: «L'origine de son monde», «L'arrivée à Paris de l'ambitieux Gustave», «Cheminer vers le salon», «Et Gustave créa Courbet».
«Puisque dans tout et partout je dois toujours faire exception à la règle générale, je m'en vais poursuivre ma destinée...», écrit Gustave Courbet (1819-1877) dans une lettre à ses parents, en 1837.
Dès le début de ses études à Besançon, ce fils d'une famille de riches exploitants agricoles d'Ornans ne cache pas qu'il se destine à embrasser la «profession peintre».
«Monté à Paris» en novembre 1839, avec le soutien de sa famille, le jeune homme bègue loue ses premiers ateliers et poursuit sa formation.
«Il s'inscrit parmi les copistes du Louvre: la copie est un éléments essentiel de sa formation», souligne Carine Joly, conservatrice de l'Institut Gustave Courbet.
Prêté par le musée du Louvre, l'oeuvre de Guido Reni, «Le Christ au roseau» (1636), ainsi que deux copies de ce tableau attribuées à Courbet illustrent cette période de sa vie.
Au début des années 1840, le jeune peintre chemine à Paris et sa propre personnalité artistique émerge.
L'exposition montre ainsi ses premiers essais personnels, de qualité inégale, tels que son premier grand format, «Promenade en bateau» ou «Loth et ses filles».
Les visiteurs pourront également feuilleter une reproduction du premier carnet à dessins de Courbet. «C'est extrêmement touchant de suivre l'artiste dans ses premiers dessins. On voit qu'il adore voyager», se réjouit Bruno Mottin, conservateur honoraire du patrimoine du Centre de recherche et de restauration des musées de France.
En 1844, l'aboutissement de sa formation arrive enfin avec l'autoportrait «Courbet au chien noir», accepté au Salon officiel. Par cette oeuvre, il commence à se faire un nom.
La dernière partie de l'exposition présente ainsi «un rassemblement inouï» des auto-portraits du peintre – «L'homme à la ceinture de cuir», «Les amants dans la campagne, sentiment du jeune âge», «L'homme blessé» -, selon M. Mottin, accompagnés de leur radiographie qui révèle notamment le travail et les retouches de l'artiste pour arriver au résultat final.
«Le Courbet sûr de lui, le Courbet mélancolique, le Courbet amoureux... Ils sont l'aboutissement de sa formation et de son cheminement. C'est par eux qu'il sera finalement accepté», estime le conservateur du Musée Courbet, Benjamin Foudral.
Pour celui-ci, «ce jeune Gustave devient Courbet en 1844, pour la première fois publiquement, et se dit que la destinée qu'il s'était donnée en Franche-Comté était peut-être la bonne».