Albanie Destructions et morts après un séisme

ATS

26.11.2019 - 19:28

Les secouristes albanais fouillaient toujours mardi après la nuit tombée les décombres d'immeubles en ruines à la recherche de survivants après le plus puissant séisme à frapper ce pays des Balkans depuis des décennies. Au moins 20 personnes ont péri.

Des immeubles se sont effondrés comme des châteaux de cartes sous la violence de ce tremblement de terre de magnitude 6,4 survenu aux petites heures du matin. Les victimes ont été piégées sous les gravats.

Sous le regard angoissé des habitants, les secouristes passaient au peigne fin les débris d'où s'échappaient parfois les cris de détresse d'habitants encore ensevelis. Quand les sauveteurs parvenaient à extraire des survivants, leurs efforts étaient alors salués par des cris de joie.

Selon un dernier bilan du ministère de la Défense, 20 personnes ont trouvé la mort, pour la plupart dans la ville touristique côtière de Durres, sur l'Adriatique, ainsi que dans la localité de Thumane, au nord de la capitale Tirana. Tout au long de la journée et jusque dans la soirée, des corps ont été extraits des ruines de ces deux localités.

Militaires mobilisés

Dans la ville voisine de Kurbin, un homme d'une cinquantaine d'années s'est tué en sautant paniqué de son immeuble, chutant de plusieurs étages. Un autre homme a péri dans un accident de voiture lorsque la route a été détruite, selon la même source.

Le ministère de la Santé a expliqué qu'environ 600 personnes légèrement blessées avaient reçu les premiers soins dans des hôpitaux à travers le pays.

Les autorités ont mobilisé environ 300 militaires. Quelque 1900 policiers ont également été déployés.

Dans l'après-midi, une quarantaine de personnes avaient été secourues. Aucune estimation du nombre de personnes encore prises au piège n'était disponible.

A Durres, soldats et policiers tentaient de faire sortir plusieurs personnes, dont des femmes et des enfants, bloquées dans les décombres d'un immeuble de cinq étages complètement détruit, selon des journalistes de l'AFP. «C'est terrible, c'est horrible. On espère qu'ils vont les sortir vivants», lance en larmes Astrit Cani, un habitant de 25 ans.

La scène se répète à Thumane, où les secouristes fouillent ce qu'il reste d'un immeuble de cinq étages. Les habitants appellent les leurs, -«Mira!«, «Ariela!«, «Selvije!«- dans l'espoir qu'ils soient encore en vie. Des cris de détresse de personnes ensevelies s'échappent des ruines.

«Dieu seul sait»

Dulejman Kolaveri, 50 ans, craint pour sa mère de 70 ans et sa nièce de six ans qui vivaient au cinquième étage. «Je ne sais pas si elles sont mortes ou vivantes. J'ai peur pour elles... On entend des voix, Dieu seul sait», raconte-il à l'AFP, la voix étreinte par l'angoisse et les mains tremblantes.

L'Albanie est connue pour son urbanisme sauvage, en particulier dans les zones touristiques. Les écoles sont restées fermées mardi.

«Nous avons mobilisé des soutiens immédiats pour aider les autorités locales et des équipes de secours venues d'Italie, de Grèce et de Roumanie sont déjà en route», a annoncé Commission européenne sur Twitter.

Aide d'experts suisses

A la demande du gouvernement albanais, la Suisse va envoyer une quinzaine de spécialistes du Corps suisse d'aide humanitaire dans la région touchée, annonce le Département des affaires étrangères dans un communiqué. Ces experts assisteront les équipes d'intervention, notamment dans la recherche et le sauvetage des victimes ensevelies, la vérification de la structure des bâtiments touchés et la clarification des besoins humanitaires.

Un sismologue albanais, Rrapo Ormeni, a déclaré à la télévision qu'il s'agissait du plus puissant séisme survenu dans la région de Durres depuis 1926. L'épicentre de la secousse se situait en mer Adriatique, à 34 km au nord-ouest de Tirana, à une profondeur de 10 kilomètres, selon le Centre sismologique euro-méditerranéen.

Ce tremblement de terre a été suivi par de multiples répliques, notamment une de magnitude 5,3, selon cet organisme.

La première secousse a été ressentie à travers les Balkans, à Sarajevo (près de 400 km), en Bosnie, ou encore à Novi Sad (près de 700 km), en Serbie, selon les médias et les alertes publiées par des habitants sur les réseaux sociaux.

Les Balkans connnaissent une forte activité sismique du fait des mouvements des plaques tectoniques africaine et eurasienne, ainsi que ceux de la microplaque Adriatique. Les tremblements de terre y sont fréquents. En 1963, un séisme avait fait un millier de morts à Skopje.

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