Vacances cauchemardesques Des milliers de voyageurs, dont des Suisses, sont bloqués en Corse !

AFP

4.10.2024

Des milliers de voyageurs étaient toujours bloqués vendredi en Corse à cause d'un mouvement de grève lancé jeudi autour de l'avenir de la gestion des ports et aéroports de l'île française.

AFP

Les six ports de l'île étaient bloqués vendredi à la mi-journée, selon les deux préfectures de Corse. Selon la préfecture maritime de Méditerranée, cinq navires de passagers patientaient en mer à proximité des ports d'Ajaccio et Bastia, faute de pouvoir accoster, avec environ 2.100 personnes à bord au total.

Et aucun avion ne décollait des quatre aéroports de l'île hormis ceux du service public, destinés à des patients corses pour aller se faire soigner sur le continent et opérés par Air France et Air Corsica au départ de l'île vers Paris, Nice et Marseille. Selon une source aéroportuaire, ce blocage est inédit depuis 19 ans.

«On attend les prochaines informations mais pour le moment c'est une longue journée, on ne sait pas trop où on va», confiait à l'AFP Layna Gecko, étudiante dont le vol pour Bordeaux a été annulé et qui a passé la nuit à l'aéroport d'Ajaccio.

«Les prochains (vols) c'est pour lundi, donc ça va être un peu long je pense,» renchérit Luna Piasta, étudiante qui devait aussi s'envoler pour Bordeaux. Quelque 130 personnes ont été hébergées dans la nuit de jeudi à vendredi dans un gymnase de Bastia, selon la préfecture de Haute-Corse.

Le ministre délégué aux Transports, François Durovray, a dit vendredi sur FranceInfo faire «de la reprise du trafic un préalable», assurant avoir «demandé au préfet de Corse de rétablir le dialogue avec la collectivité locale».

Ce mouvement social a suivi le cri de colère jeudi du président autonomiste du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, face aux réticences exprimées par un représentant du préfet sur un dispositif permettant à la Chambre de commerce locale de continuer à gérer les aéroports et ports de l'île.

La création envisagée de deux syndicats mixtes ouverts portuaire et aéroportuaire d'ici la fin de l'année alimente la crainte d'un transfert de gestion à des groupes internationaux, et a été dénoncée comme «une déclaration de guerre» de l'Etat par M. Simeoni.

Il n'y a «aucune velléité de la part de l'Etat» de confier à des groupes privés la gestion des ports et aéroports insulaires, a assuré jeudi soir à l'AFP le préfet de Corse.