Mystérieuse maladie De nouveaux cas de pneumonie en Chine

ATS

18.1.2020 - 03:36

Pour l'heure, la Chine n'a annoncé aucune restriction aux déplacements dans le pays à l'approche des festivités du Nouvel an lunaire (25 janvier), une période sensible pendant laquelle des centaines de millions de Chinois empruntent autocars, trains et avions pour aller passer les fêtes en famille.
Pour l'heure, la Chine n'a annoncé aucune restriction aux déplacements dans le pays à l'approche des festivités du Nouvel an lunaire (25 janvier), une période sensible pendant laquelle des centaines de millions de Chinois empruntent autocars, trains et avions pour aller passer les fêtes en famille.
Source: KEYSTONE/AP/MAS

La mystérieuse pneumonie virale apparue dans le centre de la Chine a contaminé au moins 45 personnes ont indiqué samedi les autorités sanitaires. Parallèlement une étude britannique affirme que les personnes infectées se comptent probablement plutôt en centaines.

La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère).

La totalité des cas chinois ont été signalés depuis le mois dernier à Wuhan, une ville de 11 millions d'habitants qui est aussi un important point de passage pour les déplacements dans le pays. Au total, au moins 45 malades ont été recensés, soit quatre cas supplémentaires par rapport au précédent bilan, a indiqué la Commission municipale de l'hygiène et de la santé. Parmi eux, 15 ont pu sortir de l'hôpital et cinq sont toujours dans un état grave.

«Un total de 1723 cas» estimé

Mais un article publié vendredi par des scientifiques d'un centre de recherches de l'Imperial College à Londres conteste les chiffres avancés par les autorités. Les chercheurs du Centre for Global Infectious Disease Analysis, qui conseille des institutions comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont déclaré que, selon leurs estimations, «un total de 1723 cas» à Wuhan avaient présenté la survenue de symptômes de la maladie depuis le 12 janvier.

Ils se sont fondés sur le nombre de cas détectés jusqu'à présent hors de Chine – deux en Thaïlande et un au Japon – pour en déduire le nombre des personnes vraisemblablement infectées à Wuhan, sur la base des données des vols internationaux au départ de l'aéroport de Wuhan.

«Pour que Wuhan ait exporté trois cas vers d'autres pays, il faut qu'il y ait beaucoup plus de cas que ce qui a été annoncé», a expliqué à la BBC le professeur Neil Ferguson, l'un des auteurs de l'étude. «Je suis nettement plus préoccupé que je ne l'étais il y a une semaine», a-t-il ajouté.

Nouval an lunaire en vue

Ce virus suscite des inquiétudes croissantes après le décès mercredi en Chine d'un second patient, un homme de 69 ans, tombé malade le 31 décembre. Il avait vu son état de santé s'aggraver cinq jours plus tard. Les autorités sanitaires se sont efforcées à travers le monde de convaincre les populations que le risque global d'infection restait peu élevé.

A Hong Kong, les autorités ont renforcé les mesures de détection, qui incluent des contrôles rigoureux de la température pour les voyageurs arrivant de Chine continentale.

Les Etats-Unis ont annoncé qu'à partir de vendredi ils commençaient à filtrer les vols en provenance de Wuhan à l'aéroport de San Francisco et à l'aéroport JFK de New York – qui reçoivent tous deux des vols directs de Wuhan -, ainsi qu'à celui de Los Angeles, où sont assurées de nombreuses correspondances.

Pour l'heure, la Chine n'a annoncé aucune restriction aux déplacements dans le pays à l'approche des festivités du Nouvel an lunaire (25 janvier), une période sensible pendant laquelle des centaines de millions de Chinois empruntent autocars, trains et avions pour aller passer les fêtes en famille.

Un marché de la ville incriminé

Cette pneumonie alimente les craintes d'une réapparition d'un virus de type Sras, hautement contagieux, qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong en 2002-2003. L'enquête des autorités chinoises a permis de déterminer que plusieurs patients travaillaient sur un marché de la ville spécialisé dans la vente en gros de fruits de mer et de poissons.

La municipalité a pris plusieurs mesures, ordonnant en particulier la fermeture du marché concerné, où des opérations de désinfection se poursuivent, ont précisé samedi les autorités sanitaires.

D'autres cas de cette mystérieuse pneumonie ont été détectés à l'étranger: deux en Thaïlande et un au Japon. Les autorités de ces deux pays affirment que les patients s'étaient rendus à Wuhan avant leur hospitalisation.

Les images  du jour

Retour à la page d'accueil