Carnet noir Argentine: «la grand-mère de la place de Mai» a tiré sa révérence

ATS

4.11.2024 - 08:39

Mirta Acuña de Baravalle, grand-mère de la place de Mai en Argentine, est morte à l'âge de 99 ans. Elle avait cofondé l'organisation des Grands-Mères de la place de Mai pour identifier les enfants volés pendant la dictature (1976-1983).

Mirta Baravalle était la mère d'Ana Maria Baravalle, qui avait 28 ans et était enceinte de cinq mois quand des militaires sont venus l'enlever, ainsi que son mari, Julio Cesar Gamizzi, le 27 août 1976.
Mirta Baravalle était la mère d'Ana Maria Baravalle, qui avait 28 ans et était enceinte de cinq mois quand des militaires sont venus l'enlever, ainsi que son mari, Julio Cesar Gamizzi, le 27 août 1976.
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«Nous disons adieu à une autre camarade de lutte [...] A 99 ans, Mirta est partie sans l'étreinte de son petit-fils ou de sa petite-fille. Nous continuerons à les chercher. Pour toujours, chère Mirta!», a écrit samedi le compte des grands-mères (Abuelas) de la place de Mai sur les réseaux sociaux.

Mirta Baravalle était la mère d'Ana Maria Baravalle, qui avait 28 ans et était enceinte de cinq mois quand des militaires sont venus l'enlever, ainsi que son mari, Julio Cesar Gamizzi, le 27 août 1976. Mirta n'a plus jamais entendu parler d'eux jusqu'au 12 janvier 1977. Un homme est alors venu lui affirmer que le nouveau-né était né et qu'il se portait bien.

Des centaines d'enfants enlevés

Elle n'a jamais pu en savoir plus, cet homme ayant lui aussi «disparu» peu après. Mirta a tout ignoré du sort de son petit-fils ou de sa petite-fille, dont les prénoms Ernesto et Camila avaient déjà été choisis par leurs parents.

Mirta Acuña de Baravalle a alors consacré sa vie à la recherche de sa fille et de son petit-fils ou petite-fille et a été l'une des premières femmes qui, en 1977, ont commencé à se rassembler sur la place de Mai à Buenos Aires, devant le siège de la présidence, pour exiger des informations sur leurs enfants disparus.

Elle est l'une des fondatrices, en 1977, de l'organisation des Grand-Mères de la place de Mai.

Sous la dictature militaire, des centaines d'enfants – les estimations tournent entre 300 et près de 500 -, nés d'une mère en détention puis disparue, ont été donnés à un foyer qui voulait ou ne pouvait avoir d'enfant, souvent proche du régime, dans l'idée aussi de voir élever un enfant «bien-pensant» politiquement. Au long de 45 ans de recherches, près de 130 cas ont été «résolus».

La dictature en Argentine a fait 30'000 morts et disparus, selon un bilan des organisations de droits fondamentaux. Les Grands-Mères de la place de Mai cherchent toujours 300 hommes et femmes, nés pendant la captivité de leur mère.

ATS