Coronavirus Coronavirus: 4500 cas, surtout en Chine

ATS

28.1.2020 - 19:08

Des passants dans le quartier chinois de la ville japonaise de Yokohama.
Des passants dans le quartier chinois de la ville japonaise de Yokohama.
Source: KEYSTONE/EPA/FR ase

Plus de 4500 individus sont aujourd'hui atteints par l'épidémie de pneumonie virale, dont moins de 50 dans une douzaine d'autres pays que la Chine. Hors de ce pays, où le virus a été fatal à une centaine de malades, de premiers cas entre humains ont été annoncées.

Un premier malade confirmé au coronavirus en Allemagne a été contaminé sur sol allemand, ont annoncé mardi les autorités sanitaires de l'Etat régional de Bavière, où le patient est hospitalisé. Le Japon a pour sa part confirmé le cas d'un malade qui ne s'est pas rendu en Chine, mais qui a été en contact de touristes de ce pays.

Selon le décompte de l'AFP, il s'agit du premier cas de contamination entre humains sur le sol européen, les autres patients signalés en Europe ayant été infectés lors d'un séjour en Chine. Il s'agit d'un homme âgé de 33 ans contaminé en janvier par une collègue venue de Chine pour quelques jours pour une formation. Son état de santé reste toutefois à ce stade «bon», ont précisé les autorités.

Des mesures sont prises dans le monde entier face à la propagation de la maladie. En France, les premiers rapatriés de Wuhan en Chine, épicentre de l'épidémie, arriveront en fin de semaine, vendredi ou samedi, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Selon elle, on estime qu'un rapatriement concerne potentiellement «entre 500 et 1000 ressortissants français». «Tous ne veulent pas rentrer», a-t-elle toutefois nuancé.

Rapatriés regroupés

Les rapatriés qui ne présentent pas de symptômes seront regroupés dans un lieu où ils devront rester à l'isolement pendant 14 jours. Cela représente la durée maximale estimée d'incubation de la maladie, pour s'assurer qu'ils n'ont pas été infectés par le virus.

Au moins 250 Français et plus de 100 ressortissants d'autres pays européens vont être rapatriés à bord de deux avions. Seuls des citoyens sains ou asymptomatiques seront autorisés à voyager», a annoncé mardi la Commission européenne.

Pour autant, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) «ne recommande pas» de telles évacuations d'étrangers, a commenté mardi son directeur général Tedros Adhanom Gebreyesus en visite à Pékin, selon un communiqué de la diplomatie chinoise. L'OMS a dit ne pouvoir «clarifier» ces propos dans l'immédiat.

Pic dans 10 jours

L'épidémie pourrait atteindre son pic «dans une semaine ou 10 jours» avant de refluer, a estimé Zhong Nanshan, un des meilleurs spécialistes chinois des maladies respiratoires, cité par la presse d'Etat. «Depuis le début, le gouvernement chinois a fait preuve d'ouverture, de transparence et de responsabilité», a encore déclaré Xi Jinping en recevant le directeur de l'OMS.

«Nous ne permettrons pas au démon (le virus) de se cacher», a martelé le président Xi Jinping. Quelques heures plus tard, les Etats-Unis ont cependant appelé la Chine à «plus de coopération et de transparence», «les mesures les plus importantes à prendre pour une réponse plus efficace».

En 2002, le régime chinois avait été accusé d'avoir dissimulé l'apparition d'un précédent coronavirus meurtrier, le Sras. Soucieuse d'endiguer l'épidémie, la Chine a recommandé mardi à ses citoyens de «reporter» leurs voyages «sans nécessité» hors de ses frontières, après avoir déjà suspendu les voyages en groupe.

A l'étranger, de nombreux pays ou territoires renforcent les mesures de précaution : Hong Kong a annoncé réduire de moitié les vols en provenance de Chine continentale, tout en fermant six des 14 points de passage frontaliers. L'Allemagne et les Etats-Unis ont par ailleurs été lundi les premiers Etats à déconseiller tout voyage en Chine, et plus seulement dans le seul Hubei.

Suisse préservée

La Suisse est pour le moment préservée du coronavirus apparu en Chine, a indiqué mardi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Mais il faut s'attendre à ce que d'autres cas se présentent en Europe. La Suisse pourrait être touchée tôt ou tard.

Compte tenu de la situation actuelle, l'OFSP estime qu'il n'y a pas lieu de faire des recommandations particulières à la population comme par exemple acheter des masques de protection. Ce qui n'empêche pas la Suisse de se préparer à plein régime pour faire face à la maladie. Le centre national de référence pour les infections virales émergentes (CRIVE) à Genève, par lequel passent tous les échantillons de cas suspects liés au coronavirus, s'est doté d'une Task Force

Etre exposé à un éternuement ou à la toux d'une personne contaminée reste «le principal mode de contagion», ont rappelé devant la presse des experts chinois. Alors que la crise fait craindre une fragilisation supplémentaire de l'économie chinoise, les Bourses mondiales tentaient mardi de se reprendre après leur net décrochage de la veille.

Le centre de l'épidémie, Wuhan, et la quasi-totalité de la province du Hubei sont coupées du monde depuis jeudi par les autorités dans l'espoir d'endiguer l'épidémie, un cordon sanitaire concernant 56 millions d'habitants et quelques milliers d'étrangers. La ville est comme morte.

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