Transports de fonds Convoyeurs braqués: le canton de Vaud réagit

ATS

11.12.2019 - 18:17

Le Conseil d'Etat vaudois a pris plusieurs mesures urgentes et immédiates pour éviter de nouvelles attaques de convoyeurs de fonds, comme la semaine dernière à Daillens (archives).
Le Conseil d'Etat vaudois a pris plusieurs mesures urgentes et immédiates pour éviter de nouvelles attaques de convoyeurs de fonds, comme la semaine dernière à Daillens (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le canton de Vaud réplique pour empêcher de nouvelles attaques de transport de fonds. Le Conseil d'Etat a pris plusieurs mesures urgentes et immédiates, qui exigent notamment un convoyage dans des véhicules lourds et munis d'un blindage.

La Confédération interdisant la circulation des véhicules lourds (plus de 3,5 tonnes) durant la nuit, le transport de fonds se fera uniquement entre 5h00 et 22h00 dans le canton de Vaud, explique mercredi le Conseil d'Etat dans son communiqué. Autre mesure attendue après la nouvelle attaque d'un fourgon, la semaine dernière à Daillens, les véhicules doivent désormais être équipés d'un dispositif de destruction automatique des valeurs en cas d'effraction.

La valeur maximale par convoi a aussi été réduite à 10 millions de francs. Finalement, il est dorénavant exigé que deux équipiers au minimum, chauffeur inclus, accompagnent chaque véhicule.

La plupart de ces mesures avaient déjà été mentionnées par les spécialistes et les autorités au lendemain de l'attaque de Daillens. La ministre vaudoise en charge de la sécurité, Béatrice Métraux, les avait elle-même évoquées avant de soumettre son plan d'action au reste du Conseil d'Etat.

Dissuader les braqueurs

Validé par le gouvernement vaudois, l'arrêté est entré en vigueur dès mercredi. Il a été pris après des discussions avec la police cantonale et l'Association des entreprises suisses de service de sécurité (AESS). «Les entreprises de transport ont aussi été consultées et soutiennent, dans leur ensemble, le contenu de l'arrêté», relève le communiqué.

A cet arrêté s'ajoute un dispositif opérationnel mis en place depuis lundi par la police cantonale. A savoir: un renforcement de la présence policière sur le territoire, aux frontières et par le biais d'escortes aléatoires des convois.

«Ces mesures ont un caractère préventif et dissuasif visant à rendre le canton de Vaud moins attractif pour les auteurs potentiels», écrit le Conseil d'Etat. Il ajoute avoir voulu agir «rapidement», sachant que les démarches entreprises ces derniers mois «n'ont pas suscité l'effet escompté, notamment auprès de la Confédération.»

Nouvelle interpellation à Berne

Les autorités vaudoises font notamment référence au refus de Berne de permettre la circulation des véhicules lourds durant la nuit, limitée à certains secteurs comme le transport des denrées périssables. Jeudi, le conseiller national Olivier Feller va revenir à la charge en déposant à Berne une interpellation.

Dans ce texte, il demande s'il est «judicieux» qu'un seul canton dispose d'une réglementation. N'est-il pas «indispensable et urgent» de mettre sur pied une «coordination fédérale». Et n'est-il pas «temps d'autoriser le transport de fonds dans des véhicules blindés lourds de nuit, soit entre 22h00 et 05h00», interroge-t-il.

Assauts en série

Si le canton de Vaud a pris les devants, c'est qu'il est particulièrement touché par les braquages de transporteurs de fonds. Avant l'attaque d'un fourgon de La Poste à Daillens, lundi 2 décembre peu avant 20h00, plusieurs assauts spectaculaires avaient eu lieu ces derniers mois à La Sarraz (août 2019), au Mont-sur-Lausanne (avril 2018 et juin 2019), à Chavornay (février 2018) ou encore à Nyon (mai 2017).

Le mode opératoire est presque à chaque fois le même: les braqueurs menacent les convoyeurs avec des armes à feu, font exploser le fourgon pour s'emparer du magot, boutent le feu aux véhicules et prennent la fuite vers la France.

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