Levée de boucliers à Toulouse Condamné pour agressions sexuelles, un interne en médecine réintégré

LA Rédaction de blue News

10.10.2024

Les syndicats du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse s'apprêtent à déposer une procédure d’alerte pour «danger grave et imminent» le 4 novembre 2024, selon France 3 régions. C'est à cette date qu'un étudiant bien particulier doit arriver en tant qu'interne au sein de l'hôpital de Purpan.

L'étudiant en médecine devrait vraisemblablement être affecté comme interne au service radiologie du CHU de Toulouse, sur le site hospitalier de Purpan. (image d'illustration) 
L'étudiant en médecine devrait vraisemblablement être affecté comme interne au service radiologie du CHU de Toulouse, sur le site hospitalier de Purpan. (image d'illustration) 
IMAGO/ingimage

LA Rédaction de blue News

C'est un certain Nicolas, 26 ans, qui devrait vraisemblablement être affecté comme interne au service radiologie du CHU de Toulouse, sur le site hospitalier de Purpan, relate France 3 régions.

Mais il n'est pas le bienvenu et pour cause: en mars dernier, le jeune homme a été reconnu coupable d'agressions sexuelles, pour des faits s'étant déroulés en 2017 et 2020. 

Nicolas a été condamné à cinq ans de prison avec un sursis probatoire de trois ans. Il a en outre l’interdiction d’entrer en contact avec les parties civiles - deux femmes- et devra leur verser de fortes indemnités. Une peine qui s'assortit de l'obligation, pour l'étudiant, de suivre des soins psychologiques. Il reste en outre fiché comme auteur d’infractions sexuelles. 

Le lourd passif de l'étudiant en sixième année de médecine fait bondir les syndicats du CHU de Toulouse: pour eux, il est tout bonnement impensable que l'individu puisse intégrer le personnel de l'hôpital de Purpan.

«Danger grave et imminent»

«Sa présence fait courir un risque aux agentes du CHU et aux patientes», estiment les syndicats auprès de nos confrères de France 3. Le comité social d'établissement et l'ensemble des syndicats ont demandé à la direction, ce jeudi 10 octobre, «de s'engager à ne pas employer, ni accueillir, sur ses lieux de stage l'étudiant condamné».

Le 4 novembre prochain, date prévue de l'arrivée de Nicolas à l'hôpital, les organisations déposeront une procédure d’alerte pour «danger grave et imminent», un levier d'action à la disposition des employés pour exiger la protection de leur employeur dans une situation problématique donnée.

Interrogée par la chaîne de télévision française, la direction du CHU de Toulouse répond que l'étudiant «n’ayant pas fait l’objet d’une sanction disciplinaire à ce jour, il n’existe pas pour l’instant d’obstacle légal à son inscription dans un établissement d’enseignement supérieur et à la poursuite de sa formation.»

Après sa condamnation en mars 2024, une pétition avait été lancée pour dénoncer la réintégration de Nicolas au CHU de Limoges, rappelle encore France 3: «Les auteurs de cette mobilisation s'inquiétaient déjà du fait que le jeune homme, à l'issue de son stage, 'pourrait devenir dès la rentrée prochaine interne dans n’importe lequel des CHU de France métropolitaine et ultramarine'». Si sa réintégration du côté de Toulouse se voulait discrète, c'est raté.