Justice GE Chute et déchéance d'un ex-avocat

ATS

18.12.2019 - 15:35

L'ex-avocat a été poussé à abandonner son métier. Aujourd'hui, il travaille en tant que conseiller juridique (illustration).
L'ex-avocat a été poussé à abandonner son métier. Aujourd'hui, il travaille en tant que conseiller juridique (illustration).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Un ex-avocat de 60 ans est jugé depuis mercredi par le Tribunal correctionnel de Genève pour avoir, dans le cadre de son ancienne profession, détourné à son profit un total d'environ 1,5 million de francs appartenant à des clients et à un de ses stagiaires.

Le prévenu, qui est poursuivi pour abus de confiance, voire escroquerie par métier, risque une peine ferme. Il a déjà eu affaire à la justice. En 2015, il avait été condamné pour son implication dans une histoire diamants volés lors d'un braquage à Bruxelles dont une partie avait été cachée dans une cave genevoise.

L'accusé admet les faits qui lui sont reprochés. «J'avais une belle clientèle», a-t-il raconté aux juges. L'alcool, un train de vie élevé, mâtiné de problèmes financiers, expliqueraient la chute de l'homme de loi. «J'ai perdu le recul par rapport à la réalité et pris des décisions contraires au serment que j'avais prêté».

François Canonica, l'avocat du prévenu, a averti, au début des débats, que la défense se présentera «culpabilisée et repentante» à ce procès qui dure jusqu'à jeudi. Le sexagénaire sait maintenant qu'il n'exercera plus cette profession d'avocat qui a pourtant rythmé son existence pendant près de 40 ans.

Conseiller juridique

Aujourd'hui, l'accusé travaille en tant que conseiller juridique. Un métier qui a fait tiquer le procureur Stéphane Grodecki. Le prévenu a tenté de rassurer le magistrat. «J'ai mis en place une structure qui m'empêche d'ouvrir des comptes pour des clients et je n'encaisse de l'argent que pour le travail déjà effectué».

Interrogé sur les faits par le tribunal, l'accusé a dit avoir eu particulièrement honte de s'en être pris à l'argent d'une de ses anciennes clientes, une dame d'un certain âge, qui a subi des conséquences irréparables. «J'ai mis du temps, après cette affaire, pour pouvoir à nouveau me regarder dans un miroir».

Voiture de luxe

Dans son acte d'accusation, le Ministère public reproche à l'ex-avocat d'avoir trompé 9 personnes en les amenant à lui confier des fonds. Les détournements ont été commis entre 2014 et 2017. Les victimes ne pouvaient imaginer les difficultés financières du prévenu, lui qui «roulait en voiture de luxe et menait grand train».

Parmi les personnes grugées figure notamment un ex-stagiaire de l'accusé. Il avait prêté à son patron 30'000 francs qu'il n'a jamais revus. «Le prévenu était le maître de stage de mon client, son mentor. Il a profité de son ascendant pour honteusement trahir sa confiance», a déclaré son avocat Robert Assaël.

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