FranceCaricatures de Charlie Hebdo: un enseignant menacé de mort
ATS
21.1.2025 - 19:28
Une adolescente de 13 ans a été placée en garde à vue pour avoir menacé de mort un enseignant qui avait montré des caricatures religieuses de Charlie Hebdo à ses élèves de collège, a indiqué mardi le procureur de Montbéliard. Elle affirme avoir voulu «faire une blague».
Keystone-SDA
21.01.2025, 19:28
21.01.2025, 19:43
ATS
La collégienne est convoquée en février devant le délégué du procureur qui lui notifiera un avertissement pénal probatoire. Les faits se sont produits le 8 janvier, au lendemain de l'hommage national rendu aux victimes des attentats de Charlie Hebdo.
Un enseignant d'histoire-géographie de l'agglomération de Montbéliard a présenté à ses élèves de 4e plusieurs caricatures du journal satirique, religieuses – un imam, un curé, un rabbin – et politiques, a indiqué le procureur Paul-Edouard Lallois. Une élève de la classe n'a pas apprécié les caricatures, mais «le cours d'instruction civique s'est déroulé normalement», précise-t-il.
Une semaine après, «la même jeune fille est venu trouver l'enseignant pour lui dire qu'un lycéen veut venir le tuer car il a montré les caricatures», poursuit le magistrat. Inquiet, le professeur a déposé plainte et l'établissement scolaire a également saisi la justice.
«Totalement immature»
Le procureur de Montbéliard a ouvert une procédure pour «menace de mort sur un enseignant» et la collégienne a été entendue en garde à vue. «Elle a immédiatement reconnu avoir tenu ces propos, mais elle a assuré que c'était une mauvaise blague qu'elle regrettait amèrement», relève M. Lallois.
«C'est une jeune fille totalement immature qui ne se rend pas compte de la portée de ses propos», selon lui. La collégienne et sa famille «ne sont pas du tout radicalisées» et «sont inconnues de la justice», ajoute le magistrat.
Selon lui, «tous les services de l'Etat se sont vite mobilisés pour être sûrs qu'on ne passait pas à côté d'une affaire type Samuel Paty», un enseignant décapité en 2020 par un islamiste radical tchétchène après avoir présenté une caricature de Mahomet en cours.
Son avocate a estimé que les faits n'étaient pas caractérisés, mais pour le procureur, «même si elle n'avait pas la volonté de menacer avec ses propos, leur teneur exacte ne peut être que de nature à engendrer un sentiment de crainte par la personne qui les reçoit, notamment vu le contexte».