France Attaque d'une synagogue à La Grande-Motte: trois suspects arrêtés

ATS

25.8.2024 - 00:32

Trois personnes ont été arrêtées samedi après l'attaque par un individu portant un drapeau palestinien d'une synagogue dans le sud de la France. Un policier a été légèrement blessé dans cet acte dénoncé comme «terroriste» et antisémite par le président français.

Au moins deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz qui a explosé, ont été incendiées devant la synagogue de La Grande-Motte.
Au moins deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz qui a explosé, ont été incendiées devant la synagogue de La Grande-Motte.
ATS

Au moins deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz qui a explosé, ont été incendiées samedi vers 08h00 devant la synagogue de la station balnéaire de La Grande-Motte.

«A l'intérieur de la synagogue, se trouvaient cinq personnes dont le rabbin, qui n'ont pas été blessées», a précisé dans un communiqué le parquet national antiterroriste. Une enquête pour tentative d'assassinats terroristes a été ouverte.

Sur une image de vidéosurveillance authentifiée par l'AFP, on peut voir un individu, le visage découvert, portant autour de la taille un drapeau palestinien, dont dépasse ce qui semble être la crosse d'une arme de poing. Il est coiffé d'un keffieh rouge et tient dans chaque main une bouteille en plastique remplie d'un liquide jaunâtre.

Un suspect blessé

Selon des sources proches de l'enquête il aurait ensuite quitté les lieux en courant. Dans la soirée, le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le principal suspect avait été arrêté par des policiers du RAID, après un échange de coups de feu avec les agents.

Selon le parquet, l'arrestation a eu lieu vers 23h30 à Nîmes, à environ 40 km au nord de La Grande-Motte. Le suspect «a ouvert le feu sur la colonne d'intervention, qui a riposté», a relaté le parquet, précisant qu'il avait été «blessé au visage». Deux personnes de son entourage ont été placées en garde à vue.

«La lutte contre l'antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la nation unie», a réagi après l'attaque le président français Emmanuel Macron. La France a «échappé à un drame absolu», assuré le premier ministre Gabriel Attal, qui s'est rendu à La Grande-Motte.

«Les premiers éléments, notamment de vidéosurveillance, montrent que l'assaillant était extrêmement déterminé et que si la synagogue avait été remplie de fidèles à ce moment-là [...] probablement qu'il y aurait eu des victimes», a-t-il fait valoir.

Recrudescence des actes antisémites

«Une fois encore, les Français juifs ont été ciblés, attaqués, en raison de leur croyance», a ajouté M. Attal. «Cela nous indigne. Cela nous révolte. Cela nous scandalise», a-t-il insisté, dénonçant «un climat alimenté par certains» depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas contre Israël, suivie d'opérations militaires et bombardements israéliens à Gaza.

Le gouvernement a régulièrement dénoncé la recrudescence des actes antisémites en France, où vit la première communauté juive d'Europe, depuis le début de la guerre à Gaza.

L'attaque contre la synagogue Beth Yaacov est survenue en plein shabbat, jour de repos hebdomadaire dans la religion juive, mais il n'y avait alors pas d'office en cours.

«Il aurait pu y avoir énormément de gens, [car] l'été, il y a énormément de vacanciers à La Grande-Motte et sur le littoral qui viennent prier ici», a déclaré Perla Dana, présidente du conseil représentatif des institutions juives (CRIF) de la région Occitanie. Forte de 8500 habitants en hiver, la station balnéaire en compte près de dix fois plus en été.

«Tentative de tuer»

Le président des instances nationales du CRIF Yonathan Arfi a dénoncé «avec force une tentative de tuer des juifs».

L'attaque a suscité de nombreuses réactions, dans un pays en pleine ébullition politique. Depuis six semaines, un gouvernement démissionnaire gère les affaires courantes et M. Macron est pressé de toutes parts de nommer un nouveau premier ministre.

La dirigeante du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen a dénoncé la «montée de l'antisémitisme» tandis que le chef de file de la France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement est accusé par ses adversaires d'attiser la haine antijuive, a évoqué un «intolérable crime».

Les actes antisémites ont quasiment triplé depuis le début de l'année, avec «887 faits» recensés au premier semestre, avait indiqué le 9 août le ministère de l'intérieur, alors qu'ils étaient 304 au cours de la même période en 2023.

ATS