France4 migrants meurent dans de nouvelles tentatives de traversée de la Manche
AFP
30.10.2024
Quatre migrants sont morts sur les côtes françaises en tentant de traverser la Manche sur de frêles embarcations, portant à au moins 60 le nombre de décès dans ce type de traversée en 2024, a-t-on appris mercredi auprès des autorités françaises.
AFP
30.10.2024, 23:47
Marc Schaller
Un premier migrant, un «homme adulte», a été repêché mercredi matin en arrêt cardio-respiratoire dans la mer au large d'Hardelot, dans le nord de la France, où une dizaine de personnes qui tentaient la traversée se trouvaient également à l'eau, a expliqué la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
Il a été hélitreuillé avant d'être déclaré décédé à terre, a-t-elle précisé, faisant état de nombreuses tentatives de traversée cette nuit en raison de conditions météorologiques favorables.
61 personnes prises en charge
En tout, 61 personnes ont été prises en charge, selon le commandant des pompiers Baptiste Gournay, faisant état d'une personne en «urgence absolue» et de cinq en «urgence relative», évacuées vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, en plus de l'homme décédé. Selon lui, cet homme était âgé de 28 ans.
Quelques heures plus tard, trois corps de migrants ont été découverts à marée basse sur des plages des environs, selon une source proche du dossier. La date du décès de ces trois hommes, qui n'ont pas pour l'instant été identifiés et dont l'un pourrait être de nationalité koweïtienne, n'est pas encore connue.
Dans la journée de mercredi, plus de 130 personnes ont été secourues, a indiqué la Préfecture maritime.
D'importants moyens de secours avaient été déployés sur le front de mer, dont des camions de pompiers aux gyrophares allumés. Une vingtaine de migrants ont été conduits dans des halls d'immeubles pour se réchauffer, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un canot crevé, noir et bleu, gisait sur la plage, ont-ils également vu.
Un groupe de six migrants trempés, certains enveloppés dans des couvertures de survie, se trouvait également sur un banc à trois kilomètres de la côte.
2024, une année meurtrière
Noyades et bousculades mortelles, sur des canots surchargés à bord desquels peu de passagers disposent de gilets de sauvetage, ont fait de 2024 l'année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des small boats, ces frêles embarcations utilisées pour tenter de rejoindre l'Angleterre.
Le pire naufrage de l'année remonte au 3 septembre. Au moins douze migrants, pour la moité mineurs, sont morts quand leur embarcation s'est disloquée.
Les canots souvent surchargés des migrants empruntent l'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, où plus de 600 navires de commerce transitent chaque jour, ce qui en fait un secteur dangereux y compris lorsque la mer semble belle.
Élu en juillet, le gouvernement britannique du travailliste Keir Starmer a promis de s'attaquer à l'immigration illégale en augmentant le nombre d'expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.
Plus de 28.000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche depuis le début de l'année, selon les chiffres officiels des autorités britanniques.