Reprise de CS par UBS Des postes risquent de sauter «des deux côtés»

beko, ats

20.3.2023 - 10:49

Avec la reprise annoncée de Credit Suisse par UBS, il faut s'attendre à un «problème d'emploi» aussi chez UBS, affirme l'économiste Stéphane Garelli, professeur à l'International Institute for Management Development (IMD). Des postes risquent de sauter «des deux côtés», selon lui.

UBS a rachèté son rival Credit Suisse, a annoncé le Conseil fédéral durant une conférence de presse dimanche soir.
UBS a rachèté son rival Credit Suisse, a annoncé le Conseil fédéral durant une conférence de presse dimanche soir.
KEYSTONE

20.3.2023 - 10:49

«Quand vous fusionnez deux entités pareilles, comme il y aura chevauchement de deux responsabilités, cela ne veut pas dire qu'on va nécessairement prendre quelqu'un de l'UBS pour reprendre cette responsabilité», a déclaré Stéphane Garelli lundi matin sur les ondes de la RTS, au lendemain de l'annonce du rachat de la banque aux deux voiles par son rival UBS.

Les employés de Credit Suisse apportent aussi des compétences et des réseaux, poursuit M. Garelli. «Cela veut dire que sur le marché on risque de se retrouver malheureusement avec beaucoup de gens qui ont des compétences financières, mais plus de travail».

Evoquant «un géant bancaire qui est tellement plus grand que les autres», l'expert estime que ce point n'est déjà pas «très sain», notamment pour la concurrence. A l'avenir, il s'agira à veiller à ce qu'il n'y ait pas un abus de position dominante. La question se pose aussi si une telle taille est gérable.

Craintes pour l'emploi

  • Concrètement, le Credit Suisse deviendra une filiale d'UBS. Lors de la conférence de presse, le président d'UBS Colm Kelleher n'a rien voulu dire des conséquences pour l'emploi. Celles-ci font l'objet des plus grandes inquiétudes de l'Association suisse des employés de banque, qui a réclamé une task force pour sauvegarder les postes de travail.
  • A la fin 2022, Credit Suisse employait 16'700 personnes en Suisse et près de 50'500 dans le monde.
  • En octobre dernier, la banque avait annoncé la suppression de 9000 postes dans le monde, sur un total de 52'000 postes à l'époque. Selon ces données, la banque devait encore compter 43'000 collaborateurs à la fin 2025.
  • Interrogé sur les responsabilités pour la débâcle, le président de Credit Suisse Axel Lehmann a souligné que les problèmes se sont accumulés pendant des années, avant de faire déborder le vase. «Nous avons été rattrapés par des charges héritées du passé et par des risques qui se sont désormais matérialisés», a-t-il dit.

beko, ats