Chambre haute Le fret ferroviaire à travers les Alpes doit être renforcé

Le transport ferroviaire de marchandises à travers les Alpes doit être davantage encouragé. Le Conseil des Etats a adopté mardi deux motions du National visant à renforcer le transfert de la route au rail, au grand dam de l'UDC. Il a cependant rejeté une troisième motion.

Le premier texte porte sur le projet de ligne d'accès à la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes (NFLA) sur la rive gauche du Rhin Metz-Strasbourg-Bâle. Il propose d'accorder à la France un soutien financier pour doter ce tronçon de corridors à 4 mètres pour le transport combiné afin de supprimer les goulets d'étranglement.

Pour la commission, Thierry Burkart (PLR/AG) a rappelé les grands chantiers en cours en Allemagne. Dans ce contexte, le transfert du trafic de l'axe allemand vers celui français est actuellement la seule option pour que l'ensemble du système de transport combiné fonctionne et soit plus résilient.

Accepter la motion permet d'éviter que la politique suisse de transfert modal ne stagne ou ne régresse. Il s'agit aussi de montrer que le Parlement soutient le Conseil fédéral dans ses discussions déjà en cours avec les pays voisins en la matière.

Au contraire, Stefan Engler (Centre/GR) s'est montré critique à l'égard des obligations extraterritoriales en matière d'infrastructures. Il n'y a aucun monitorage permettant d'évaluer les effets des investissements à l'étranger, selon lui. Il n'a été entendu que par l'UDC et quelques centristes.

Voies tampons supplémentaires

La deuxième motion réclame que les capacités ferroviaires disponibles le long du corridor nord-sud soient utilisées dès que possible en tant que réserves pour le transport combiné. L'objectif est de mettre à disposition 15 à 20 voies tampons au nord et 6 à 10 voies tampons au sud.

Des voies tampons supplémentaires peuvent être utiles pour fluidifier le transport ferroviaire de marchandises, a argué M. Burkart. Des suppressions de trains entraînent la non-livraison de marchandises, ce qui impacte les clients.

Les CFF sont déjà en train d'aménager des voies tampons, le Parlement n'a pas besoin de s'impliquer, a contré Esther Friedli (UDC/SG). Sans succès.

Refus de 15 millions en plus

Les sénateurs ont toutefois rejeté une dernière motion, qui demandait que le Conseil fédéral renonce à réaffecter aux distances de transport moyennes une partie des subventions allouées aux longues distances. Il fallait à la place octroyer des subventions supplémentaires à hauteur de 15 millions pour encourager le transfert vers les distances de transport moyennes.

M. Burkart a rejeté la dépense, invoquant le respect du frein à l'endettement. Ces fonds devraient permettre d'utiliser le rail pour quelque 100'000 expéditions de poids lourds de plus par an, a opposé Baptiste Hurni (PS/NE). Ce nombre n'est pas négligeable, alors que les moyens supplémentaires demandés sont «modestes».

Les sénateurs ont ainsi suivi l'avis du Conseil fédéral. Celui-ci acceptait aussi les deux premières motions et rejetait la dernière.

kigo, ats