Interview Tex: «Je me suis senti trahi et délaissé par la direction»

Chloé Savellon / AllTheContent

7.11.2018

Tex, ancien animateur de France Télévisions.
Tex, ancien animateur de France Télévisions.
Facebook/TEX officiel

Visage bien connu de la télévision française, Tex, de son vrai nom Jean-Christophe Le Texier, enchaîne les tournées théâtrales. Il a présenté la célèbre émission «Les Z’amours» sur France 2 pendant plus de 17 ans, avant d’être licencié par la chaîne pour avoir fait une mauvaise blague. Pour «Bluewin», l’humoriste parle de son nouveau spectacle et évoque du bout des lèvres son éventuel retour dans les médias.

Des rumeurs circulent à propos de votre «grand retour» dans les médias, notamment dans une radio régionale. Vous confirmez?

Tex: Il n’y a rien de fait et même si j’ai plusieurs propositions de radio en cours, je ne peux pas communiquer dessus pour l’instant. En revanche, je travaille sur mon nouveau one-man-show «Tex résiste», que j’ai joué au festival d’Avignon cet été. Je continue les tournées: je vais notamment partir à Narbonne, à Rouen, puis dans le Nord de la France et en Belgique. Je serai également à Coppet en janvier prochain pour trois représentations de la pièce de Georges Feydeau «Monsieur Nounou», au Théâtre de Terre-Sainte.

«France 2 n’a pas essayé de me retenir, après tout ce temps…»

En septembre 2017, France 2 vous a évincé de l’émission «Les Z’amours» après une blague jugée sexiste que vous aviez faite en direct dans une émission sur la chaîne C8. Quel est votre ressenti plus d’un an plus tard?

J’ai été viré contre ma volonté et on a pris ce que j’ai dit pour argent comptant, alors que ce n’était «qu’une blague». Dans ce genre d’émission, on n’est moins là pour délivrer des messages que pour détendre et divertir les gens. France 2 n’a pas essayé de me retenir, après tout ce temps…

Je me suis senti trahi et délaissé par la direction. Maintenant, j’essaie de passer à autre chose, de commencer une autre partie de ma vie.

Qu’est-ce qui vous plaisait le plus quand vous présentiez «Les Z’Amours»?

C’est très difficile pour moi d’en parler car je ne comprends toujours pas qu’on m’ait arrêté dans cet exercice. Je considère que c’est grave dans un pays démocratique comme le nôtre.

Mais c’était une super émission, avec une bonne liberté de ton et de parole. J’appréciais beaucoup mes échanges avec les candidats aussi. J’ai toujours aimé le contact avec les gens. Et bien sûr, la fidélité du public, grâce à qui on a eu un audimat incroyable.

«Je parle de beaucoup de sujets actuels de société, je dresse un état des lieux.»

Pouvez-vous nous parler de votre one-man-show «Tex résiste»?

Je parle de beaucoup de sujets actuels de société, je dresse un état des lieux. J’ai par exemple écrit un gag sur les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes en France, ndlr) qui vont devenir, et je pense même que c’est déjà le cas, un drame pour beaucoup de familles dans les années à venir.

J’évoque aussi le fait que personne ne maîtrise sa vie à 100%, mais qu’on laisse les choses se faire. Les petites lâchetés du quotidien quoi!

Il y a aussi des sketchs plus légers, dans lesquels j’évoque par exemple les notions de mariage (très différentes) en 1960 et en 2020…

Comment occupez-vous vos journées en dehors des tournées? Vous avez des hobbies?

J’aime beaucoup le sport, surtout le football. Je n’en fais plus depuis longtemps, mais je vais voir beaucoup de matchs. Il y a quelques semaines j’étais à Marseille pour voir la Coupe d’Europe. Sinon, je joue assez souvent au golf…

Il paraît que vous vouliez devenir prof d’EPS avant de vous lancer dans l’humour?

Oui, c’est vrai que cela m’aurait beaucoup plu. Le monde du sport m’a toujours passionné… Si je pouvais faire une deuxième carrière dans le sport, je serais très heureux. Il y a deux ans, j’ai d’ailleurs dit à mes potes: “Soit j’écris un nouveau spectacle, soit je me consacre au golf.”

Mais vous avez toujours préféré la scène…

Je suis un hyperactif, je suis capable de faire quatre activités en même temps! Avant de découvrir le théâtre, je faisais complètement autre chose. J’avais un pote comédien, et ça m’a donné envie de tenter l’aventure. Je suis entré au conservatoire de Troyes, ça m’a beaucoup plu. J’ai monté une troupe quasiment dans les six mois qui ont suivi.

On est montés sur scène et mon père m’a dit: «Ne cherche pas, c’est ça que tu dois faire.» Du coup, j’ai continué. Je me suis surpris moi-même, car j’ai découvert que j’arrivais à le faire plutôt bien (rires).

C’est à ce moment-là que vous avez commencé à vous faire appeler Tex?

Oui, c’est un vieux surnom de famille. On appelait déjà mon père comme ça. Quand j’ai cherché un nom de scène, je me suis dit que celui-ci était parfait.

«Quand vous êtes à la télé, vous devez faire très attention à ce que vous faites, à ce que vous dites...»

La scène et les plateaux télé sont deux univers assez différents…

Oui. Quand vous êtes à la télé, vous devez faire très attention à ce que vous faites, à ce que vous dites. Je n’aurais par exemple jamais fait la blague qui m’a coûté ma place chez France 2 dans mon émission, car je savais qu’elle était un peu touchy.

Mais quand vous êtes sur scène en tant qu’humoriste, vous avez le devoir et l’obligation de parler de tous ces sujets-là. C’est notre métier. Une fois sur scène, vous avez cette liberté qui vous permet de ne pas être esclave de tout le reste. Je trouve cet équilibre assez subtil et jouissif.

«J'étudierais volontiers les propositions si j’en reçois»

Envisagez-vous un jour de revenir à la télé? L’antenne vous manque?

Ça ne me manque pas précisément, mais j’étudierais volontiers les propositions si j’en reçois.

«Monsieur Nounou» de Georges Feydeau, avec Tex, Belen Lorenzo, Eric Massot, Jacques Bouanich et Lionel Laget. Tous les jours à 20h30 du 9 au 11 janvier au Théâtre de Terre-Sainte, Coppet.

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