Fabuleux destin Pourquoi Audrey Tautou a-t-elle arrêté le cinéma?

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28.4.2021

Elle était une grande star du cinéma, au sommet de sa gloire dans les années 2000. Audrey Tautou qui a connu un immense succès dans le rôle d’Amélie Poulain, a peu à peu complètement disparu du grand écran. Quelles sont les raisons qui l’ont poussée à abandonner sa brillante carrière? Les réalisateurs qui en ont fait une star dévoilent aujourd’hui quelques éléments de réponse.

Audrey Tautou, au Festival de Cannes, en 2012.
Audrey Tautou, au Festival de Cannes, en 2012.
Keystone

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Devenue une icône du cinéma en 2001 grâce au «Fabuleux destin d’Amélie Poulain», Audrey Tautou a joué dans quelque 33 films en vingt ans. Malgré un talent reconnu de tous, elle s’est pourtant peu à peu éloignée des plateaux de cinéma, jusqu’à ne plus tourner du tout . Pourquoi la brillante comédienne a-t-elle mis fin à sa carrière il y a maintenant quatre ans? Interviewé par BFM TV le 24 avril, le réalisateur Pierre Salvadori, qui l’a notamment dirigée dans le film «Hors de Prix», révèle les raisons de cet abandon prématuré.

«Elle a en elle une mélancolie»

Si certains d’acteurs arrêtent de tourner faute de sollicitations, de popularité ou de talent, Audrey Tautou fait partie de ces comédiens pour qui jouer est une seconde nature. «Ça avait l’air facile pour elle, parce qu’elle est douée, mais le cinéma lui demandait beaucoup d’investissement. L’accès au jeu, à la vérité d’une scène arrivait pour elle d’une manière de plus en plus belle, et de plus en plus douloureuse. À chaque fois, elle était plus fébrile, un peu plus inquiète», constate Pierre Salvadori sur BFM TV. Une angoisse chevillée au corps qui lui fait peu à peu ressentir un profond malaise: «Elle m’avait dit qu’elle n’aurait pas tourné le film s’il se finissait mal pour son personnage. Elle était un peu fragile à l’époque et elle avait envie que ses personnages s’en sortent. Elle a en elle une mélancolie, et l’envie d’être heureuse. C’est un métier qu’elle a aimé, mais qui la faisait souffrir. (…)», confie celui qui l’a choisie à plusieurs reprises comme égérie.

Un départ annoncé…

En 2018, Audrey Tatou tourne son dernier film «En liberté!», sous la direction de Pierre Salvadori. Mais la comédienne, «anti-star par excellence», pensait en fait à se retirer depuis longtemps… Dès 2011, elle déclare vouloir «arrêter de jouer la comédie très bientôt», confie encore le réalisateur, et ses rôles se font de plus en plus discrets. Un départ progressif, mais mûrement réfléchi qui, à son image, a été «élégant».

Le succès la rendait en effet plus malheureuse qu’autre chose, «la notoriété l’a toujours gonflée», confirme Jean-Pierre Jeunet, réalisateur qui l’a rendue célèbre dans le «Fabuleux destin d’Amélie Poulain» (2001) puis dans «Un Long dimanche de fiançailles» (2004). Deux films qui ont marqué des tournants dans la carrière d’Audrey Tatou: «“Un Long dimanche de fiançailles”, c’était compliqué, parce qu’elle sortait de cette gloire qu’elle ne souhaitait pas. Elle était plus renfermée. Elle était un peu dans son personnage, plus introvertie. Rien à voir avec la naïveté du tournage d’Amélie», se rappelle Jean-Pierre Jeunet, toujours sur BFM. Selon lui, c’est en fait son immense succès qui a sans doute accéléré son départ: «Avant de tourner "Amélie", elle disait déjà qu’elle ne voulait pas devenir une star. Après "Amélie", elle me disait qu’elle voulait changer de métier», poursuit-il.

Une star saluée de tous

Décrite comme «discrète, timide, modeste», Audrey Tautou, qui fuit la célébrité, ne laisse pourtant que de brillants souvenirs au monde du cinéma. Gabriel Aghion, qui l’a dirigée dans «Le Libertin», sorti en 2000, loue sa «justesse», son «inventivité» et sa «modernité». 

Reviendra-t-elle un jour sur les plateaux de tournage? Jean-Pierre Jeunet le pense. «Ce serait du gâchis, sinon, d’avoir un tel talent et de ne pas en disposer. En même temps, si elle est heureuse comme ça, on ne peut que respecter.»

Depuis quelques années, Audrey Tautou se consacre avant tout à sa passion, la photographie, rapportait en 2017 «RTL».